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Sécurité-santé des travailleurs: Le Comité Projet Femmes de l’UITA-CI amorce un nouveau combat syndical autour de la ménopause

AFRIKEXPRESSEn juin 2023, le 28e Congrès de l’Union internationale des travailleurs de l’alimentation, de l’agriculture, de l’hôtellerie-restauration, du tabac et des branches connexes (UITA) a adopté une résolution reconnaissant la ménopause comme une question syndicale.

Conformément à cette résolution, le Comité Projet Femmes 60-567 de l’UITA-CI, basé en Côte d’Ivoire, a organisé ce samedi 26 juillet 2025 un atelier de formation à l’intention de déléguées et de responsables syndicales.

L’activité s’est tenue au Centre de Recherche et d’Action pour la Paix (CERAP), à Abidjan-Cocody (quartier Mermoz), dans le but de sensibiliser sur une réalité biologique encore trop souvent ignorée dans le monde du travail.

La ménopause, bien qu’étant une étape naturelle de la vie des femmes, engendre divers symptômes physiques et psychologiques susceptibles d’influencer la performance professionnelle. Le Dr Dadys Kaba, gynécologue-obstétricien, a été l’un des principaux formateurs de l’atelier. Il a souligné dans son exposé :

« La ménopause n’est pas une maladie, mais elle provoque des malaises qui peuvent affecter le rendement au travail, quel que soit le secteur ou le domaine d’activité. »

Le médecin a ainsi éclairé les participantes sur les différents symptômes de la ménopause (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, anxiété, etc.) afin de démystifier ce phénomène naturel, encore trop souvent relégué au silence ou traité comme un tabou.

« La ménopause survient généralement entre 45 et 55 ans, mais peut survenir plus tôt. Elle marque l’arrêt définitif des règles et la baisse, puis l’arrêt, de la production d’hormones sexuelles féminines.

Pourtant, dans plusieurs pays, la formation médicale accorde peu d’importance à cette étape majeure de la vie féminine. Par exemple, en Angleterre, quatre écoles de médecine sur dix ne l’incluent même pas dans leurs programmes obligatoires », a-t-il ajouté.

La co-formatrice de l’atelier, le Dr Agoua Aline, médecin du travail à la direction de la Prévention de la CNPS, a pour sa part insisté sur la nécessité d’un dialogue franc entre travailleuses et employeurs.

« Les employeurs ignorent souvent les signes de la ménopause, qui peuvent pourtant être très handicapants. Il faut oser en parler, exiger des adaptations : pauses, aménagements d’horaires… Le travailleur qui traverse cette phase sans accompagnement est à la fois en difficulté et en danger pour l’entreprise », a-t-elle plaidé.

Pour clore la session, la coordinatrice du Comité Projet Femmes 60-567 de l’UITA-CI, Eugénie Silloué, a lancé un appel fort à l’endroit de ses pairs syndicaux en Côte d’Ivoire et au-delà :

« Cet atelier vise à sensibiliser, informer et outiller les syndicats pour intégrer la ménopause dans leurs actions en matière de santé, de sécurité, d’égalité et de négociation collective.

Partout dans le monde, cette question doit figurer dans nos cahiers de charges. Engageons-nous dans un syndicalisme participatif, tourné vers le plaidoyer et la recherche de solutions concrètes, et non dans une posture de confrontation. »

Depuis la diffusion des premières images de l’atelier sur les réseaux sociaux, les messages de soutien se multiplient à l’endroit des femmes de l’UITA-CI. De nombreux internautes saluent une initiative courageuse qui brise un tabou tenace en Afrique, et appellent à un soutien accru de la part des acteurs de la société civile.

Korahi Samson

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