Accueil A LA UNE ๐—”๐—™๐—™๐—”๐—œ๐—ฅ๐—˜ ๐——๐—œ๐—ง๐—˜ ๐——๐—จ ยซ ๐—ฉ๐—ข๐—Ÿ ๐—” ๐—Ÿ๐—” ๐—•๐—–๐—˜๐—”๐—ข ๐—˜๐—ง ๐——๐—”๐—ก๐—ฆ ๐—Ÿ๐—˜๐—ฆ ๐—•๐—”๐—ก๐—ค๐—จ๐—˜๐—ฆ...

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Depuis le 19 janvier 2018, le verdict rendu par le Tribunal de Premiรจre instance dโ€™Abidjan, agissant en matiรจre correctionnelle, dans lโ€™affaire communรฉment appelรฉe ยซ braquage de la BCEAO ยป continue de polluer la vie politique en Cรดte dโ€™Ivoire. Lโ€™on sait que la chambre correctionnelle dudit tribunal รฉtait entrรฉe en voie de condamnation des prรฉvenus pour les faits de vol ร  main armรฉe opรฉrรฉ ร  la BCEAO et dans diverses banques commerciales ivoiriennes durant la crise postรฉlectorale et de dรฉtournement de deniers publics.

Ainsi, le Premier ministre Marie Akรฉ NGBO et le ministre Dรฉsirรฉ Dallo ont รฉtรฉ jugรฉs contradictoirement et condamnรฉs ร  20 ans de prison ferme sans mandat de dรฉpรดt.

Le Prรฉsident Laurent GBAGBO et le ministre Justin Katinan KONE, jugรฉs par dรฉfaut parce que le premier รฉtait encore dans la prison de la CPI ร  la Haye et le second รฉtait en exil au Ghana. Un mandat dโ€™arrรชt international avait รฉtรฉ รฉmis contre celui-ci. Les deux prรฉvenus avaient รฉtรฉ condamnรฉs รฉgalement ร  20 ans de prison ferme. Dans leur dรฉlibรฉrรฉ dรฉlirant, les juges de la chambre correctionnelle ont mis ร  la charge des condamnรฉs des dommages et intรฉrรชts de 329 milliards de FCFA (500 millions dโ€™Euros) reprรฉsentant le prรฉjudice quโ€™auraient subi les victimes des faits imputรฉs aux condamnรฉs.

Dans le narratif des juges de la chambre correctionnelle, le ministre Justin Katinan KONE รฉtait reconnu coupable en tant quโ€™auteur principal et les trois autres, y compris le Prรฉsident Laurent GBAGBO, comme complices. Par la suite, le 6 octobre 2018, le Chef de lโ€™Etat a pris lโ€™ordonnance nยฐ2018-669 du 6 Aout 2018 portant amnistie. Cette amnistie a paradoxalement effacรฉ les faits considรฉrรฉs comme des infractions ร  lโ€™รฉgard de tous, y compris de lโ€™auteur principal, sauf ร  lโ€™รฉgard du Prรฉsident Laurent GBAGBO qui a รฉtรฉ condamnรฉ comme complice. Cette sรฉlectivitรฉ de lโ€™ordonnance dโ€™amnistie ร  son รฉgard, ajoutรฉe aux conditions ubuesques de son procรจs, expliquent mieux lโ€™unique objectif poursuivi par ledit procรจs.

Mรชme, si personne, y compris leurs pourfendeurs les plus endoctrinรฉs, ne croit ร  la moindre culpabilitรฉ des quatre condamnรฉs, il importe cependant, pour les besoins de lโ€™histoire de revenir sur la crise post-รฉlectorale dans sa dรฉclinaison รฉconomique et financiรจre.

Jโ€™ai eu lโ€™avantage de connaรฎtre mieux cet aspect de la crise post-รฉlectorale pour deux raisons essentielles.
La premiรจre tient du fait que, en tant que ministre en charge du budget, jโ€™ai รฉtรฉ appelรฉ, dans le cadre de mes fonctions, ร  jouer un rรดle de premier plan dans la gestion de cette crise dans sa dimension รฉconomique et financiรจre.

La seconde raison procรจde des poursuites judiciaires engagรฉes contre moi par le gouvernement ivoirien alors que jโ€™รฉtais en exil. Arrรชtรฉ le 24 Aoรปt 2012 ร  lโ€™aรฉroport dโ€™Accra, jโ€™ai dรป me dรฉfendre dans un procรจs en extradition diligentรฉ par la justice ghanรฉenne pour le compte de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire. Ce procรจs, qui a durรฉ plus dโ€™un an, sโ€™est dรฉnouรฉ ร  ma faveur le 30 Aoรปt 2013. Le juge qui connaissait de cette affaire avait rejetรฉ la demande dโ€™extradition. Dans son dรฉlibรฉrรฉ, le juge avait trouvรฉ les accusations portรฉes contre moi non fondรฉes et avait conclu quโ€™il ne trouvait pas dโ€™autres explications ร  cette demande dโ€™extradition que des motifs politiques.

Ce procรจs, qui a portรฉ sur les mรชmes faits que ceux pour lesquels nous serons condamnรฉs ร  Abidjan, mโ€™a donnรฉ lโ€™avantage de connaรฎtre toutes les piรจces versรฉes ร  charge contre moi. Cโ€™est lโ€™exploitation de ces piรจces et de certains documents que jโ€™ai ร  ma possession du fait de mon ancienne fonction ministรฉrielle, qui me permet de rรฉpondre ร  la problรฉmatique que soulรจve notre condamnation, qui continue de survivre ร  lโ€™amnistie prise le 6 octobre 2018, uniquement au dรฉpens du Prรฉsident Laurent Gbagbo. Cette problรฉmatique est dรฉsormais posรฉe dans les termes suivants :

– Le Prรฉsident Laurent GBAGBO a-t-il commis les infractions, ร  titre dโ€™auteur ou de complice, de vols ร  main armรฉe ร  la BCEAO ou dans les banques commerciales ?
– Le Prรฉsident Laurent GBAGBO sโ€™est-il rendu coupable, ร  quelque titre que ce soit, de dรฉtournements de deniers public au dรฉtriment du Trรฉsor Public ?
La pรฉriode concernรฉe par ces questionnements part du 4 dรฉcembre 2010 au 11 Avril 2011.
Pour rรฉpondre ร  ces questions, dans un souci didactique, nous proposons une dรฉmarche chronologique autour du dualisme action/rรฉaction. En dโ€™autres termes, quelles sont les actions posรฉes par les adversaires du Prรฉsident Laurent GBAGBO pendant la crise post-รฉlectorale et quelles ont รฉtรฉ les rรฉactions de ce dernier ? Tout en analysant ce dualisme action/rรฉaction, il importe nรฉcessairement de le mettre chacune des composantes de ce dualisme en rapport avec la loi ivoirienne comprise au sens gรฉnรฉrique. Aussi proposons-nous dโ€™organiser notre dรฉmarche autour des axes suivants :
– La chronologie dโ€™une tentative illรฉgale dโ€™asphyxie de lโ€™Etat ivoirien (I)
– Les mesures correctives lรฉgalement prises par le Prรฉsident Laurent GBAGBO pour dรฉjouer le piรจge de lโ€™asphyxie รฉconomique et financiรจre posรฉ par la coalition de ses adversaires (II).

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Les mesures de rรฉtorsions engagรฉes par la coalition anti-Laurent GBAGBO entre le 4 dรฉcembre 2010 et le 11 Avril 2011 ont รฉtรฉ implรฉmentรฉes en deux phases :
– Une premiรจre phase quโ€™on pourrait qualifier de prรฉliminaires (A) ;
– Une seconde phase qui pourrait รชtre qualifiรฉe dโ€™active (B)

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Le 28 novembre 2010 a eu lieu le deuxiรจme tour de lโ€™รฉlection Prรฉsidentielle qui a opposรฉ les candidats Laurent GBAGBO, Prรฉsident de la Rรฉpublique sortant et Ouattara Alassane. Le 02 Dรฉcembre 2010, ces รฉlections connaissent leur dรฉnouement par la proclamation des rรฉsultats dรฉfinitifs de lโ€™รฉlection prรฉsidentielle 2010 par le Conseil Constitutionnel dรฉclarant le Prรฉsident Laurent GBAGBO vainqueur. Le 04 dรฉcembre 2010 celui-ci prรชte serment devant le Conseil Constitutionnel. Ayant รฉtรฉ envoyรฉ de nouveau ร  ses charges, le Prรฉsident Laurent GBAGBO procรจde ร  la nomination du Premier ministre Gilbert Marie Akรฉ Ngbo par dรฉcret nยฐ2010-309 du 05 dรฉcembre 2010. Le nouveau Premier ministre forme son gouvernement entรฉrinรฉ par le dรฉcret 2010-3012 du 06 dรฉcembre 2010. Le 07 dรฉcembre 2010 se tient le premier Conseil des ministres sous la prรฉsidence effective de son Excellence le Prรฉsident Laurent GBAGBO.

Entre temps, le candidat Ouattara Alassane, qui a refusรฉ de reconnaรฎtre les rรฉsultats dรฉfinitifs de lโ€™รฉlection prรฉsidentielle proclamรฉs par le Conseil Constitutionnel, prรชte รฉgalement serment par lettre รฉcrite envoyรฉe au Conseil Constitutionnel le 4 dรฉcembre 2010. Evidemment, celui-ci rejette ce deuxiรจme serment. Cโ€™est finalement le 6 mai 2011 quโ€™il prรชtera serment aprรจs le renversement manu militari du Prรฉsident Laurent GBAGBO. Pour arriver ร  cette fin le candidat Ouattara, et la coalition nationale et internationale portรฉe par la France, utilisรจrent tous les instruments de rรฉtorsion dont les plus inรฉdits รฉtaient les tentatives dโ€™รฉtouffement รฉconomiques et financiers de lโ€™Etat ivoirien. Dans la phase prรฉliminaire, diverses initiatives ont รฉtรฉ prises pour dรฉmarcher les cadres civils et militaires afin de les dรฉtourner du Prรฉsident Laurent GBAGBO. Ces dรฉmarches sont menรฉes par certaines chancelleries, notamment franรงaise et amรฉricaine.

Au niveau financier et bancaire, la BCEAO devint un enjeu stratรฉgique majeur pour le contrรดle de lโ€™Etat. Aussi plusieurs dรฉmarches furent-elles diligentรฉes en direction du gouverneur de la BCEAO, Dakoury Tabley Philipe-Henri, pour le convaincre de collaborer avec le gouvernement du golf que le candidat Ouattara avait formรฉ pour sโ€™opposer au gouvernement formรฉ par le Prรฉsident Laurent Gbagbo ร  qui la Constitution donnait une base lรฉgale et lรฉgitime, du fait du serment ร  lui donnรฉ par le Conseil Constitutionnel. Ainsi tour ร  tour :

– Monsieur Ouattara Alassane appela 2 fois le gouverneur de la BCEAO ;
– Puis monsieur Albert Toikeuse, agissant en qualitรฉ de ministre de plan du gouvernement du Golf, est allรฉ ร  Dakar rencontrer le gouverneur de la BCEAO
– Monsieur Adama Konรฉ, agissant comme DG du Trรฉsor du gouvernement du Golf, aussi entreprit pareille dรฉmarche en direction du gouverneur de la BCEAO.

Concomitamment, toute lโ€™administration franรงaise se mobilisa pour couper les sources de financement de lโ€™รฉconomie ivoirienne.

Dโ€™abord lโ€™ambassadeur de France au Sรฉnรฉgal, monsieur Nicolas Normand, entreprit de dรฉmarcher le gouverneur Dakoury, en y mettant toutes les formes de menace et dโ€™intimidation, sans succรจs. Le gouverneur de la Banque de France, monsieur Christian NOYER monta au crรฉneau et connu la mรชme infortune que lโ€™Ambassadeur. Le 19 dรฉcembre 2010, madame Christine Lagarde, ministre de lโ€™รฉconomie de France, adressa le courrier rรฉfรฉrencรฉ 004552 directement au gouverneur de la BCEAO pour lui dicter la conduite ร  tenir, cโ€™est-ร -dire ne permettre les mouvements des comptes de lโ€™Etat ร  la BCEAO quโ€™aux seuls prรฉposรฉs nommรฉs par celui que le gouvernement franรงais considรฉrait comme le Prรฉsident de la Rรฉpublique, monsieur Ouattara Alassane.

Le gouverneur de la BCEAO, ร  qui aucune disposition, ni lรฉgale, ni statutaire ne donne compรฉtence pour sโ€™opposer ร  la lรฉgalitรฉ constitutionnelle dโ€™un Etat souverain, de surcroรฎt lโ€™Etat le plus important en termes de puissance รฉconomique de lโ€™institution quโ€™il dirigeait, est restรฉ constant dans sa position en rรฉsistant ร  toutes ces tentatives assorties de menaces. Ayant constatรฉ lโ€™รฉchec de la phase prรฉliminaire, la coalition anti-GBAGBO entama la phase active des mesures de rรฉtorsion.

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Cette phase sโ€™est dรฉroulรฉe dans un ordre chronologique bien รฉtabli suivant des รฉtapes dont la sรฉvรฉritรฉ montait crescendo.

Tout commenรงa le jeudi 23 dรฉcembre 2010, lorsquโ€™une rรฉunion extraordinaire des ministres de lโ€™UMOA fut convoquรฉe ร  Bissau. Comme il fallait sโ€™y attendre, cette rรฉunion demanda au gouverneur de la BCEAO de ne reconnaitre que les personnes nommรฉes par monsieur Ouattara comme ayant seules la qualitรฉ ร  travailler avec la BCEAO, Cโ€™est-ร -dire ร  mouvementer les comptes du Trรฉsor Public qui sont ouverts ร  la Banque centrale. Cette rรฉunion avait รฉtรฉ urgemment convoquรฉe pour empรชcher le gouvernement ivoirien de procรฉder au paiement des salaires de fin du mois de dรฉcembre dont les รฉtats avaient รฉtรฉ dรฉjร  dรฉposรฉs au Trรฉsor pour paiement dรจs le 21 dรฉcembre 2010.

Ce mรชme jeudi 23 dรฉcembre 2010, avant mรชme que les conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโ€™รฉconomie de lโ€™Union ne furent connues, les deux banques franรงaises : la SGBCI et la BICICI refusรจrent dโ€™ouvrir leurs portes pour servir les fonctionnaires dont les salaires avaient รฉtรฉ virรฉs la veille, cโ€™est-ร -dire, le 22 Dรฉcembre 2010. Elles nโ€™ouvriront leurs portes que tard dans lโ€™aprรจs-midi pour certaines agences et dโ€™autres le vendredi 24 dรฉcembre sur insistance du gouvernement ivoirien.

Le lundi 27 dรฉcembre 2010, la Direction de la BCEAO transmit un courrier au gouvernement ivoirien pour lโ€™informer des conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโ€™รฉconomie de lโ€™Union. Ayant relevรฉ la dรฉtermination des autoritรฉs lรฉgales ivoiriennes de ne point cรฉder devant les dรฉcisions du Conseil des ministres de lโ€™UMOA, le samedi 22 janvier 2011, un sommet extraordinaire des Chefs dโ€™Etat et de gouvernement, cette fois-ci de lโ€™UEMOA, fut convoquรฉ ร  Bamako. Ce sommet procรฉda au limogeage, sous le couvert dโ€™une dรฉmission, du gouverneur Dakoury jugรฉ trop conciliant avec le gouvernement ivoirien. Lโ€™intรฉrim du gouvernorat de la BCEAO fut confiรฉ ร  monsieur Jean-Baptiste Marie-Pascal Compaorรฉ, alors vice-gouverneur de la BCEAO pour le compte du Burkina Faso.

Le dimanche 23 janvier 2011, le gouverneur par intรฉrim de la BCEAO envoya un fax ร  la direction ivoirienne de la reprรฉsentation nationale de la BCEAO pour lui faire injonction de fermer toutes ses agences sur toute lโ€™รฉtendue du territoire national. Pour donner effet ร  son injonction, le 26 janvier 2011, il fit interrompre, depuis Dakar, le systรจme informatique de gestion de la compensation interbancaire. Ce fut le prรฉtexte quโ€™attendaient les banques franรงaises opรฉrant en Cรดte dโ€™Ivoire pour jouer leur partition dans la mise ร  mort de lโ€™รฉconomie ivoirienne.

Le lundi 14 fรฉvrier 2011, la BICICI ferma sans prรฉavis toutes ses agences sur lโ€™รฉtendue du territoire national. Pour encourager les autres banques franรงaises ร  en faire autant, le mรชme 14 fรฉvrier 2011, une dรฉpรชche de lโ€™AFP annonรงa que le gouvernement franรงais se fรฉlicitait de la fermeture des banques franรงaises en Cรดte dโ€™Ivoire.

Trois jours plus tard, le temps de mieux sโ€™organiser ร  cette fin, le 17 fรฉvrier 2011, la SGBCI donna suite ร  lโ€™appel du gouvernement franรงais et procรฉda ร  son tour ร  la fermeture.

Elle sera suivie le lendemain par la BIAO et la SIB.

Pour comprendre la logique politique de la fermeture de ces banques dans le contexte ci-dessus rappeler, il faut rappeler que ces 4 banques logeaient ร  lโ€™รฉpoque les comptes de plus de 70% des fonctionnaires et des agents du secteur privรฉ. Lโ€™objectif de tout ce schรฉma diabolique visait ร  crรฉer la rรฉvolte des populations contre le gouvernement et ร  faire chuter le rรฉgime GBAGBO, toute chose qui soutiendrait les allรฉgations de la victoire de monsieur Ouattara. En effet, lโ€™image dโ€™une foule chassant le Prรฉsident Laurent GBAGBO aurait รฉtรฉ incontestablement la preuve quโ€™il avait perdu les รฉlections.

En rรฉaction ร  ces mesures totalement illรฉgales, il fallait donner des rรฉponses urgentes tout en respectant la loi en toute circonstance.

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Le dualisme entre lโ€™action et la rรฉaction dans le cadre de la crise post-รฉlectorale pose en lui-mรชme le problรจme de la lรฉgalitรฉ des mesures de rรฉtorsions et celles des mesures correctives prises en rรฉaction ร  celles-lร .

๐—”. ๐——๐—ฒ ๐—นโ€™๐—ถ๐—น๐—น๐—ฒฬ๐—ด๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—บ๐—ฒ๐˜€๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฟ๐—ฒฬ๐˜๐—ผ๐—ฟ๐˜€๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฝ๐—ฟ๐—ถ๐˜€๐—ฒ๐˜€ ๐—ฝ๐—ฎ๐—ฟ ๐—น๐—ฎ ๐—•๐—–๐—˜๐—”๐—ข ๐—ฒ๐˜ ๐—น๐—ฒ๐˜€ ๐—ฏ๐—ฎ๐—ป๐—พ๐˜‚๐—ฒ๐˜€

Cette illรฉgalitรฉ procรจde ร  la fois des textes qui rรฉgissent la BCEAO et lโ€™activitรฉ bancaire en Cรดte dโ€™Ivoire et la pratique observรฉe dans lโ€™histoire de lโ€™UMOA depuis lโ€™indรฉpendance des pays membres.

Aucune disposition, dans les textes qui rรฉgissent la BCEAO et lโ€™UMOA, ne donne pouvoir au Conseil des ministres de trancher un conflit รฉlectoral interne ร  un pays membre. Cโ€™est une compรฉtence exclusive des institutions internes des pays membres. Or le Conseil constitutionnel avait tranchรฉ le contentieux รฉlectoral en Cรดte dโ€™Ivoire en faveur du Prรฉsident Laurent GBAGBO.

Les ministres nommรฉs dans leurs diffรฉrents pays sur la base des compรฉtences constitutionnellement reconnues ร  leurs mandants (les Chefs dโ€™Etat et de gouvernement) ne pouvaient se rรฉunir et prendre des dรฉcisions qui sโ€™opposent aux dรฉcisions du Conseil constitutionnel dโ€™un Etat membre. Cโ€™est ce que le gouvernement ivoirien a rรฉpondu ร  la BCEAO quand son gouverneur a signifiรฉ ร  lโ€™Etat ivoirien les conclusions de la rรฉunion extraordinaire des ministres de lโ€™รฉconomie de lโ€™Union tenue ร  Bissau.

Cette compรฉtence nโ€™est mรชme pas reconnue ร  la Confรฉrence des Chefs dโ€™Etat et de gouvernement, lโ€™instance la plus รฉlevรฉe de lโ€™Union qui, selon lโ€™article 7 al.2 du traitรฉ de lโ€™UMOA ยซ ๐—ฑ๐—ฒฬ๐—ณ๐—ถ๐—ป๐—ถ๐˜ ๐—น๐—ฒ๐˜€ ๐—ด๐—ฟ๐—ฎ๐—ป๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ผ๐—ฟ๐—ถ๐—ฒ๐—ป๐˜๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—ฝ๐—ผ๐—น๐—ถ๐˜๐—ถ๐—พ๐˜‚๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—จ๐— ๐—ข๐—”. ๐—˜๐—น๐—น๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒฬ๐—ฐ๐—ถ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—ฎ๐—ฑ๐—ต๐—ฒฬ๐˜€๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ป๐—ผ๐˜‚๐˜ƒ๐—ฒ๐—ฎ๐˜‚๐˜… ๐—บ๐—ฒ๐—บ๐—ฏ๐—ฟ๐—ฒ๐˜€, ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—ฒ๐˜…๐—ฐ๐—น๐˜‚๐˜€๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฑโ€™๐˜‚๐—ป ๐—บ๐—ฒ๐—บ๐—ฏ๐—ฟ๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—จ๐— ๐—ข๐—” ๐—ฒ๐˜ ๐—ฝ๐—ฟ๐—ฒ๐—ป๐—ฑ ๐—ฎ๐—ฐ๐˜๐—ฒ ๐—ฑ๐˜‚ ๐—ฟ๐—ฒ๐˜๐—ฟ๐—ฎ๐—ถ๐˜ ๐—ฑโ€™๐˜‚๐—ป ๐—บ๐—ฒ๐—บ๐—ฏ๐—ฟ๐—ฒ ยป. Cette instance nโ€™a aucun pouvoir pour sโ€™opposer ร  la Constitution dโ€™un Etat membre.

Les dรฉcisions prises par la rรฉunion des ministres de la BCEAO du 23 dรฉcembre 2010 et endossรฉes par la confรฉrence des Chefs dโ€™Etat et de gouvernement du 22 janvier 2011 manquaient indiscutablement de base lรฉgale.

Quant ร  la dรฉcision de fermeture des agences de la BCEAO en Cรดte dโ€™Ivoire prise par le gouverneur par intรฉrim de la BCEAO, elle nโ€™avait non seulement aucune base lรฉgale mais, pire, elle violait les statuts de la BCEAO. En effet, lโ€™article 9 des Statuts de la BCEAO, en ses alinรฉas 2 et 3, fait obligation ร  la BCEAO de ยซ ๐˜ƒ๐—ฒ๐—ถ๐—น๐—น๐—ฒ๐—ฟ ๐—ฎฬ€ ๐—น๐—ฎ ๐˜€๐˜๐—ฎ๐—ฏ๐—ถ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐˜‚ ๐˜€๐˜†๐˜€๐˜๐—ฒฬ€๐—บ๐—ฒ ๐—ฏ๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ฎ๐—ถ๐—ฟ๐—ฒ ๐—ฒ๐˜ ๐—ณ๐—ถ๐—ป๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ถ๐—ฒ๐—ฟ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—จ๐— ๐—ข๐—” ยป ๐—ฒ๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ยซ ๐—ฝ๐—ฟ๐—ผ๐—บ๐—ผ๐˜‚๐˜ƒ๐—ผ๐—ถ๐—ฟ ๐—น๐—ฒ ๐—ณ๐—ผ๐—ป๐—ฐ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐—ป๐—ฒ๐—บ๐—ฒ๐—ป๐˜ ๐—ฒ๐˜ ๐—ฎ๐˜€๐˜€๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ๐—ฟ ๐—น๐—ฎ ๐˜€๐˜‚๐—ฝ๐—ฒ๐—ฟ๐˜ƒ๐—ถ๐˜€๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฒ๐˜ ๐—น๐—ฎ ๐˜€๐—ฒฬ๐—ฐ๐˜‚๐—ฟ๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐˜€๐˜†๐˜€๐˜๐—ฒฬ€๐—บ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฝ๐—ฎ๐—ถ๐—ฒ๐—บ๐—ฒ๐—ป๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—จ๐— ๐—ข๐—” ยป. Or en interrompant le systรจme รฉlectronique de compensation interbancaire, et en ordonnant la fermeture des agences de la BCEAO en Cรดte dโ€™Ivoire, la plus importante รฉconomie de lโ€™UMOA, cโ€™est bien tout le systรจme bancaire de lโ€™Union qui รฉtait ainsi perturbรฉ.

En effet, au 11 janvier 2011, prรจs des 2/3 des bons du Trรฉsor dรฉtenus par les banques de lโ€™Union รฉtaient รฉmis par lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire, soit 603 milliards FCFA sur un total 1045,2 milliards. Le montant des impayรฉs atteindrait 408, 7 milliards en fin du premier trimestre 2011 et 604,3 milliards en fin dรฉcembre 2011 ร  cause des dรฉcisions illรฉgales prises par le Conseil des ministres.

Cette perturbation du systรจme bancaire est relevรฉe dans le Rapport annuel de la BCEAO pour la gestion 2011.

La dรฉcision de fermeture des banques locales รฉtait รฉgalement infondรฉe en droit.
En effet, lโ€™activitรฉ bancaire est rรฉgie par la loi 90-590 du 25 juillet 1990 portant rรฉglementation de lโ€™activitรฉ bancaire en Cรดte dโ€™Ivoire ; loi votรฉe quand lโ€™actuel Chef de lโ€™Etat รฉtait Premier ministre. Lโ€™รฉconomie de cette loi รฉnonce clairement que lโ€™activitรฉ bancaire sโ€™exercice sous la tutelle administrative du ministre en charge des finances. Les articles 29 et 30 de cette loi rรฉvรจlent mieux cette tutelle.

Ainsi, lโ€™article 29 de cette loi prescrit que :
ยซ ๐™จ๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™จ๐™ช๐™—๐™ค๐™ง๐™™๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™–ฬ€ ๐™กโ€™๐™–๐™ช๐™ฉ๐™ค๐™ง๐™ž๐™จ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ ๐™™๐™ช ๐™ข๐™ž๐™ฃ๐™ž๐™จ๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™™๐™š๐™จ ๐™›๐™ž๐™ฃ๐™–๐™ฃ๐™˜๐™š๐™จ, ๐™ก๐™š๐™จ ๐™ค๐™ฅ๐™šฬ๐™ง๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™จ ๐™จ๐™ช๐™ž๐™ซ๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™š๐™จ ๐™ง๐™šฬ๐™–๐™ก๐™ž๐™จ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™–๐™ง ๐™ก๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™ก๐™š๐™จ ๐™šฬ๐™ฉ๐™–๐™—๐™ก๐™ž๐™จ๐™จ๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™›๐™ž๐™ฃ๐™–๐™ฃ๐™˜๐™ž๐™š๐™ง๐™จ ๐™–๐™ฎ๐™–๐™ฃ๐™ฉ ๐™ก๐™š๐™ช๐™ง ๐™จ๐™ž๐™šฬ€๐™œ๐™š ๐™š๐™ฃ ๐˜พ๐™คฬ‚๐™ฉ๐™š ๐™™โ€™๐™„๐™ซ๐™ค๐™ž๐™ง๐™š :
๐™๐™ค๐™ช๐™ฉ ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™จ๐™›๐™š๐™ง๐™ฉ ๐™™๐™ช ๐™จ๐™ž๐™šฬ€๐™œ๐™š ๐™–ฬ€ ๐™กโ€™๐™šฬ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™œ๐™š๐™ง
๐™๐™ค๐™ช๐™ฉ๐™š ๐™™๐™ž๐™จ๐™จ๐™ค๐™ก๐™ช๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ ๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™ž๐™˜๐™ž๐™ฅ๐™šฬ๐™š ยป

Quant ร  lโ€™article 30, il prรฉcise que :
ยซ ๐™จ๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™šฬ๐™œ๐™–๐™ก๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™จ๐™ช๐™—๐™ค๐™ง๐™™๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™–ฬ€ ๐™กโ€™๐™–๐™ช๐™ฉ๐™ค๐™ง๐™ž๐™จ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ ๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™–๐™ก๐™–๐™—๐™ก๐™š ๐™™๐™ช ๐™ข๐™ž๐™ฃ๐™ž๐™จ๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™™๐™š๐™จ ๐™›๐™ž๐™ฃ๐™–๐™ฃ๐™˜๐™š๐™จ, ๐™ฉ๐™ค๐™ช๐™ฉ๐™š ๐™ข๐™ž๐™จ๐™š ๐™š๐™ฃ ๐™œ๐™šฬ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™˜๐™š ๐™ค๐™ช ๐™˜๐™š๐™จ๐™จ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ ๐™™๐™š ๐™ก๐™š๐™ช๐™ง๐™จ ๐™–๐™˜๐™ฉ๐™ž๐™ซ๐™ž๐™ฉ๐™šฬ๐™จ (๐˜ฝ๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ) ๐™š๐™ฃ ๐˜พ๐™คฬ‚๐™ฉ๐™š ๐™™โ€™๐™„๐™ซ๐™ค๐™ž๐™ง๐™š ยป

Ces deux articles ร  eux seuls suffisent pour affirmer que la fermeture des banques รฉtait absolument illรฉgale puisque ces banques ont fermรฉ sans mรชme un prรฉavis ni du ministre des finances, ni mรชme des clients dont elles sont dรฉpositaires de lโ€™argent.

Cโ€™est ร  cause de cette illรฉgalitรฉ que le tribunal de Premiรจre instance dโ€™Abidjan, saisi en matiรจre civile par deux unions syndicales de fonctionnaires, avait condamnรฉ la BICICI et la SGBCI ร  verser 10 milliards de FCFA chacune en dommages et intรฉrรชts auxdites unions syndicales pour avoir refusรฉ dโ€™ouvrir leurs guichets pour payer les salaires aux fonctionnaires alors que lesdits salaires avaient รฉtรฉ effectivement virรฉs sur leurs comptes. Par la suite, le Prรฉsident du Tribunal de Premiรจre Instance dโ€™Abidjan avait pris lโ€™ordonnance nยฐ1100/2011 du 18 fรฉvrier 2011 par laquelle il autorisa les deux unions syndicales ร  opรฉrer une saisie conservatoire sur les biens meubles corporels et incorporels de la BICICI et de la SGBCI pour sรปretรฉ pour le paiement de la somme en principal de 20 milliards de FCFA.

Ces mesures de rรฉtorsion nโ€™รฉtaient pas seulement illรฉgales au regard des textes, mais elles รฉtaient inรฉdites et se distinguaient de la pratique antรฉrieurement observรฉe dans la sous-rรฉgion.

๐——๐˜‚ ๐—ฝ๐—ผ๐—ถ๐—ป๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ๐˜ƒ๐˜‚๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—ฝ๐—ฟ๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—พ๐˜‚๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฎ๐—ป๐˜€ ๐—น๐—ฎ ๐˜€๐—ผ๐˜‚๐˜€-๐—ฟ๐—ฒฬ๐—ด๐—ถ๐—ผ๐—ป, jamais lโ€™UMOA et la BCEAO ne sโ€™รฉtaient ingรฉrรฉes dans des affaires politiques internes ร  un Etat, mรชme dans les pires cas de rupture de lโ€™ordre constitutionnel. Dans la zone UMOA, mise ร  part lโ€™exception sรฉnรฉgalaise, tous les pays ont connu au moins un coup dโ€™Etat. Dans aucun des cas, la BCEAO et lโ€™UMOA nโ€™y avaient jouรฉ le moindre rรดle dโ€™arbitre ou nโ€™avaient soumis les peuples de ces pays ร  autant de mesures violentes et illรฉgales. La particularitรฉ de la situation ivoirienne est que le principal belligรฉrant opposรฉ au Prรฉsident Laurent GBAGBO, cโ€™est-ร -dire la France, รฉtait en mรชme temps le vrai propriรฉtaire de la BCEAO et le patron de la zone monรฉtaire. Il suffit de se rรฉfรฉrer au courrier de madame Christine Lagarde ci-dessus pour sโ€™en convaincre. La France a voulu utiliser tous les moyens, y compris illรฉgaux, pour asphyxier les populations ivoiriennes selon la technique du boa constricteur. La bataille รฉtait devenue idรฉologique entre lโ€™ordre ancien et le nouvel ordre que le Prรฉsident Laurent GBAGBO incarne dans les rapports entre la France et ses anciennes colonies. Il fallait trouver les ressources mentales et lโ€™intelligence nรฉcessaires pour mener cette autre bataille dโ€™รฉgal ร  รฉgal avec lโ€™adversaire franรงais qui jouait maintenant ร  dรฉcouvert la premiรจre fois depuis 2002 contre le Prรฉsident Laurent GBAGBO. Il ne fallait surtout donner aucun prรฉtexte pour se faire prendre ร  dรฉfaut au niveau de la lรฉgalitรฉ de la rรฉponse ร  donner aux actes illรฉgaux posรฉs par lโ€™adversaire. Cโ€™est pourquoi, ร  toutes ces tentatives illรฉgales dโ€™รฉtouffement du pays, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a su rรฉpondre en sโ€™appuyant sur la loi dans son acceptation la plus large.

๐—•. ๐—Ÿ๐—ฎ ๐—น๐—ฒฬ๐—ด๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—บ๐—ฒ๐˜€๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐˜€๐—ฎ๐˜‚๐˜ƒ๐—ฒ๐˜๐—ฎ๐—ด๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—ฒฬ๐—ฐ๐—ผ๐—ป๐—ผ๐—บ๐—ถ๐—ฒ ๐—ป๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐—ฎ๐—น๐—ฒ ๐—ฝ๐—ฟ๐—ถ๐˜€๐—ฒ๐˜€ ๐—ฝ๐—ฎ๐—ฟ ๐—น๐—ฒ ๐—ฃ๐—ฟ๐—ฒฬ๐˜€๐—ถ๐—ฑ๐—ฒ๐—ป๐˜ ๐—Ÿ๐—ฎ๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ๐—ป๐˜ ๐—š๐—•๐—”๐—š๐—•๐—ข

Pour rรฉpondre ร  toutes les manล“uvres visant ร  asphyxier le pays, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a pris deux mesures phares qui sont la rรฉquisition du personnel ivoirien et des bรขtiments de la BCEAO sur le territoire national et la nationalisation de 4 banques. Toutes ces mesures ont รฉtรฉ prises conformรฉment aux lois ivoiriennes. Elles ont toutes une base lรฉgale irrรฉfutable.

๐Ÿญ. ๐—Ÿ๐—ฎ ๐—น๐—ฒฬ๐—ด๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—ฟ๐—ฒฬ๐—พ๐˜‚๐—ถ๐˜€๐—ถ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—•๐—–๐—˜๐—”๐—ข.

En rรฉaction ร  la dรฉcision du gouverneur par intรฉrim de la BCEAO de faire fermer, dรจs le 24 janvier 2011 les agences de la BCEAO en Cรดte dโ€™Ivoire, le Prรฉsident de la Rรฉpublique a pris le dรฉcret 2011-29 du 25 janvier 2011 portant rรฉquisition de la Direction nationale ainsi que des agences nationales de la Banque Centrale des Etats dโ€™Afrique de lโ€™Ouest (BCEAO) et du personnel national. Ce dรฉcret trouve son fondement dans la loi 63-04 du 17 janvier 1963 relative ร  lโ€™utilisation des personnes en vue dโ€™assurer la promotion รฉconomique et sociale de la nation ainsi que son dรฉcret dโ€™application nยฐ 63-48 du 9 fรฉvrier 1963. Les deux premiers articles de ce dรฉcret sont clairs quant ร  lโ€™objectif et ร  la traรงabilitรฉ des opรฉrations de la BCEAO sous la rรฉquisition.

Primo, Ce dรฉcret prescrivait que les services ordinaires de la banque centrale et les opรฉrations de la Direction gรฉnรฉrale du Trรฉsor furent assurรฉs dans les conditions prรฉvues par les lois et les rรจglements intรฉrieurs. Donc tout devrait fonctionner selon les rรจgles รฉtablies avant la rรฉquisition. Tout a effectivement fonctionnรฉ ainsi. Personne ne peut contester la lรฉgalitรฉ du dรฉcret pris en la circonstance. Dโ€™ailleurs, personne nโ€™a jamais attaquรฉ la lรฉgalitรฉ du dรฉcret de la rรฉquisition. Dans une autre analyse, nous expliquerons pourquoi ce dรฉcret est inattaquable. Cโ€™est conscient de sa force que dans la croisade judiciaire menรฉe contre le Prรฉsident, aucune instance dโ€™instruction ou de jugement nโ€™a remis en cause la lรฉgalitรฉ de la rรฉquisition.

Secundo, ยซ ๐™–ฬ€ ๐™ก๐™– ๐™ฅ๐™ง๐™ž๐™จ๐™š ๐™™๐™š ๐™ฅ๐™ค๐™จ๐™จ๐™š๐™จ๐™จ๐™ž๐™ค๐™ฃ ๐™™๐™š๐™จ ๐™ก๐™ค๐™˜๐™–๐™ช๐™ญ, ๐™ช๐™ฃ ๐™šฬ๐™ฉ๐™–๐™ฉ ๐™™๐™š๐™จ๐™˜๐™ง๐™ž๐™ฅ๐™ฉ๐™ž๐™› ๐™š๐™ฉ, ๐™จโ€™๐™ž๐™ก ๐™ฎ ๐™– ๐™ก๐™ž๐™š๐™ช, ๐™ช๐™ฃ ๐™ž๐™ฃ๐™ซ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ž๐™ง๐™š ๐™š๐™จ๐™ฉ ๐™šฬ๐™ฉ๐™–๐™—๐™ก๐™ž, ๐™š๐™ฃ ๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™จ๐™š๐™ฃ๐™˜๐™š ๐™™๐™ช ๐™™๐™ž๐™ง๐™š๐™˜๐™ฉ๐™š๐™ช๐™ง ๐™ฃ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™–๐™ก ๐™™๐™š ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š ๐™ค๐™ช ๐™™๐™š ๐™จ๐™š๐™จ ๐™ง๐™š๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™จ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™ค๐™ช, ๐™–ฬ€ ๐™™๐™šฬ๐™›๐™–๐™ช๐™ฉ, ๐™™โ€™๐™ช๐™ฃ ๐™ง๐™š๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™จ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ฃ๐™ฉ ๐™™๐™š ๐™ก๐™– ๐™ข๐™ช๐™ฃ๐™ž๐™˜๐™ž๐™ฅ๐™–๐™ก๐™ž๐™ฉ๐™šฬ. ๐˜พ๐™š๐™จ ๐™™๐™ค๐™˜๐™ช๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™จ๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™จ๐™ž๐™œ๐™ฃ๐™šฬ๐™จ ๐™˜๐™ค๐™ฃ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™™๐™ž๐™˜๐™ฉ๐™ค๐™ž๐™ง๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™ฅ๐™–๐™ง ๐™ก๐™š๐™จ ๐™ง๐™š๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™จ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™™๐™š ๐™กโ€™๐™–๐™ช๐™ฉ๐™ค๐™ง๐™ž๐™ฉ๐™šฬ ๐™ง๐™š๐™ฆ๐™ช๐™šฬ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™š ๐™š๐™ฉ ๐™ก๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™š๐™ง๐™จ๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™š๐™จ ๐™จ๐™ช๐™จ๐™ซ๐™ž๐™จ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™กโ€™๐™ช๐™ฃ ๐™™๐™š๐™จ ๐™š๐™ญ๐™š๐™ข๐™ฅ๐™ก๐™–๐™ž๐™ง๐™š๐™จ ๐™™๐™š ๐™˜๐™š๐™จ ๐™™๐™ค๐™˜๐™ช๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™จ๐™š๐™ง๐™– ๐™ง๐™š๐™ข๐™ž๐™จ ๐™–ฬ€ ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š ๐™ค๐™ช ๐™–ฬ€ ๐™˜๐™š๐™ก๐™ช๐™ž ๐™–๐™œ๐™ž๐™จ๐™จ๐™–๐™ฃ๐™ฉ ๐™ฅ๐™ค๐™ช๐™ง ๐™จ๐™ค๐™ฃ ๐™˜๐™ค๐™ข๐™ฅ๐™ฉ๐™š ๐™š๐™ฉ ๐™กโ€™๐™–๐™ช๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™š๐™ญ๐™š๐™ข๐™ฅ๐™ก๐™–๐™ž๐™ง๐™š ๐™–ฬ€ ๐™กโ€™๐™–๐™ช๐™ฉ๐™ค๐™ง๐™ž๐™ฉ๐™šฬ ๐™ง๐™š๐™ฆ๐™ช๐™šฬ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™š ยป.

Toutes ces mesures ont รฉtรฉ observรฉes par lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire.

En effet, lโ€™agence centrale a รฉtรฉ ouverte le 26 janvier 2011 en prรฉsence de madame ASSANE nรฉe Ziriga Kouhon Jeanne, alors Conseillรจre de monsieur Denis Nโ€™GBE, Directeur national de la BCEAO et reprรฉsentant celui-ci, et monsieur Diali ZIE, assurant lโ€™intรฉrim du Directeur national.

Lโ€™autoritรฉ requรฉrante รฉtait reprรฉsentรฉe par le ministre Justin Katinan KONE. Il รฉtait accompagnรฉ des personnes suivantes :
– Sami BI IRIE, Commissaire Divisionnaire Major, Directeur gรฉnรฉral adjoint de la police chargรฉ de la sรฉcuritรฉ publique, Reprรฉsentant le ministre de lโ€™intรฉrieur
– Djehannin Bi TRA Benoit, Prรฉfet de police dโ€™Abidjan reprรฉsentant le Procureur de la Rรฉpublique,
– Grah, Colonel Major, Conseiller Technique au ministรจre de la dรฉfense, reprรฉsentant le ministre de la Dรฉfense ;
– Des lieutenants de police, Honitรฉ Palรฉ, Djรฉdjรฉ Clรฉment, Gonรฉkalo Rosalie, Bohibo Koko Maxime tous du Commissariat de police 1er arrondissement du Plateau, autoritรฉ policiรจre territorialement compรฉtente.
– Oulaรฏ Crรฉpin, Sรฉka, Nda Richmond et Kรฉita Yacouba, tous huissiers de justice.

Cโ€™est devant toutes ces personnes, qui sont autant de tรฉmoins, que les locaux de la banque centrale ont รฉtรฉ ouverts sans la moindre effraction sur instructions de la reprรฉsentante du directeur national de la BCEAO comme le prรฉcise le rapport dressรฉ par le Commissaire Divisionnaire Major Sami BI IRIE qui termine son rapport par la phrase suivante ยซ ๐—ก๐—ผ๐˜€ ๐—ถ๐—ป๐˜ƒ๐—ฒ๐˜€๐˜๐—ถ๐—ด๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐˜€ ๐—พ๐˜‚๐—ถ ๐—ผ๐—ป๐˜ ๐—ฑ๐—ฒฬ๐—ฏ๐˜‚๐˜๐—ฒฬ ๐—น๐—ฒ ๐Ÿฎ๐Ÿฒ/๐Ÿฌ๐Ÿญ/๐Ÿญ๐Ÿญ ๐—ฎฬ€ ๐Ÿญ๐Ÿฑ๐—› ๐—ผ๐—ป๐˜ ๐—ฝ๐—ฟ๐—ถ๐˜€ ๐—ณ๐—ถ๐—ป ๐—น๐—ฒ ๐Ÿฌ๐Ÿฎ/๐Ÿฌ๐Ÿฎ/๐Ÿญ๐Ÿญ ๐—ฎฬ€ ๐Ÿญ๐Ÿฐ๐—›๐Ÿฏ๐Ÿฌ, ๐˜€๐—ฎ๐—ป๐˜€ ๐—ถ๐—ป๐—ฐ๐—ถ๐—ฑ๐—ฒ๐—ป๐˜ ยป. Avant de pรฉnรฉtrer dans lโ€™enceinte de lโ€™agence centrale, le Prรฉfet de police, reprรฉsentant le Procureur de la Rรฉpublique a appelรฉ celui-ci pour lโ€™en informer.

Un fait remarquable, plus de 97% du personnel local avait rรฉpondu ร  la rรฉquisition. Les 3% restants รฉtaient en congรฉ. Certains avaient mรชme รฉcourtรฉ leurs vacances pour reprendre le service afin de rรฉpondre ร  la rรฉquisition. Lโ€™enthousiasme du personnel qui avait accompagnรฉ la rรฉquisition รฉtait la preuve suffisante que le Prรฉsident Laurent GBAGBO รฉtait lโ€™autoritรฉ ร  laquelle les Ivoiriens se reconnaissaient. Cet enthousiasme se constata รฉgalement dans la mise en ล“uvre de la nationalisation des banques dont lโ€™ouverture a รฉtรฉ รฉgalement marquรฉe du sceau de la lรฉgalitรฉ.

๐Ÿฎ. ๐—Ÿ๐—ฎ ๐—น๐—ฒฬ๐—ด๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—ป๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜€๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฏ๐—ฎ๐—ป๐—พ๐˜‚๐—ฒ๐˜€.

En rรฉaction ร  la fermeture illรฉgale des banques, le Prรฉsident de la Rรฉpublique a pris 4 dรฉcrets de nationalisation desdites banques. Ce sont les :
– Dรฉcret 2011-54 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la BCICI dans le patrimoine de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire ;
– Dรฉcret 2011-55 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la SGBCI dans le patrimoine de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire ;
– Dรฉcret 2011-56 du 17 fรฉvrier portant transfert de la propriรฉtรฉ de la SIB dans le patrimoine de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire ;
– Dรฉcret 2011-57 du 17 fรฉvrier 2011 portant transfert de la propriรฉtรฉ de la BIAO dans le patrimoine de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire.

Les deux premiers dรฉcrets ont รฉtรฉ effectivement implรฉmentรฉs parce quโ€™ils concernaient les premiรจres banques qui avaient fermรฉ leurs portes dโ€™une part, et dโ€™autre part, parce que ces banques รฉtaient des banques franรงaises qui avaient dรฉcidรฉ de mener le combat de leur pays contre les intรฉrรชts dโ€™un pays dans lequel elles exerรงaient depuis des dizaines dโ€™annรฉes et oรน elles ont fait fortune.

Dans la mise en ล“uvre de la nationalisation des deux banques, le ministre de lโ€™รฉconomie et de finances a introduit une requรชte le 18 fรฉvrier 2011, au nom de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire, auprรจs du Prรฉsident du tribunal de Premiรจre Instance dโ€™Abidjan aux fins dโ€™ouverture des portes de la BICICI et de la SGBCI. Le mรชme jour, le Prรฉsident du Tribunal de Premiรจre Instance a pris lโ€™ordonnance nยฐ 114/2011 dans laquelle il ordonna ยซ ๐—นโ€™๐—ผ๐˜‚๐˜ƒ๐—ฒ๐—ฟ๐˜๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฝ๐—ผ๐—ฟ๐˜๐—ฒ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐˜๐—ผ๐˜‚๐˜€ ๐—น๐—ฒ๐˜€ ๐—ฏ๐˜‚๐—ฟ๐—ฒ๐—ฎ๐˜‚๐˜… ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฏ๐—ฎ๐—ป๐—พ๐˜‚๐—ฒ๐˜€ ๐—•๐—œ๐—–๐—œ๐—–๐—œ ๐—ฒ๐˜ ๐—ฆ๐—š๐—•๐—–๐—œ, ๐—ฐ๐—ฒ๐—ฐ๐—ถ, ๐—ฎ๐˜ƒ๐—ฒ๐—ฐ ๐—นโ€™๐—ฎ๐˜€๐˜€๐—ถ๐˜€๐˜๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—ณ๐—ผ๐—ฟ๐—ฐ๐—ฒ ๐—ฝ๐˜‚๐—ฏ๐—น๐—ถ๐—พ๐˜‚๐—ฒ ๐—ฒ๐—ป ๐—ฐ๐—ฎ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฏ๐—ฒ๐˜€๐—ผ๐—ถ๐—ป.ยป

Comme on peut le constater, tout a รฉtรฉ exรฉcutรฉ dans le respect des lois et avec lโ€™autorisation de lโ€™autoritรฉ judiciaire. Lโ€™on ne vole quand mรชme pas avec lโ€™autorisation du juge et en prรฉsence de la force publique et des huissiers de justice.

Il reste cependant, une question importante qui se rapporte ร  la matรฉrialitรฉ mรชme du vol compris comme soustraction frauduleuse de la chose dโ€™autrui. Y-a-t-il eu des vols opรฉrรฉs pendant la crise post-รฉlectorale. Assurรฉment oui, mais pas de la part des autoritรฉs lรฉgales de la Cรดte dโ€™Ivoire ou de leurs prรฉposรฉs. Certains tรฉmoignages clรฉs sur ce point bien prรฉcis suggรจrent de rechercher les voleurs ailleurs.

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Il convient de retracer les cas de vol au niveau de la BCEAO et des banques commerciales.

๐Ÿญ. ๐—”๐˜‚ ๐—ป๐—ถ๐˜ƒ๐—ฒ๐—ฎ๐˜‚ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—น๐—ฎ ๐—•๐—–๐—˜๐—”๐—ข

Les dรฉpositions faites par les responsables de la BCEAO et des banques commerciales devant le procureur de la Rรฉpublique et devant le juge dโ€™instruction dans le cadre des enquรชtes et de lโ€™instruction de lโ€™affaire dite de ยซ vols ร  main armรฉe de la BCEAO ยป sont formelles. Il nโ€™y a jamais eu de vol ร  la BCEAO du moins, pas pendant la pรฉriode de la rรฉquisition. Trois tรฉmoignages font foi en lโ€™espรจce. Il sโ€™agit du tรฉmoignage du Directeur national de la BCEAO, de certains directeurs de banques commerciales au moment des faits et de la rรฉponse du ministre de lโ€™รฉconomie et des finances ร  une requรชte de la Cour des Comptes en 2015.

Monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, le reprรฉsentant de la BCEAO dรฉpรชchรฉ spรฉcialement de Dakar pour reprendre du service en Cรดte dโ€™Ivoire aprรจs le 11 Avril 2011 et qui a pris fonction le 20 avril 2011, a รฉtรฉ entendu par le procureur de la Rรฉpublique, monsieur Koffi K. Simplice le 20 juin 2011. Nous reprenons lโ€™intรฉgralitรฉ de sa dรฉposition dans les parties relatives au prรฉsumรฉ vol.

– Procureur : ยซ ๐‘ƒ๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘™๐‘’๐‘ง-๐‘›๐‘œ๐‘ข๐‘  ๐‘‘๐‘ข ๐‘ฃ๐‘œ๐‘™ ๐‘Žฬ€ ๐‘š๐‘Ž๐‘–๐‘› ๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘š๐‘’ฬ๐‘’ ๐‘Žฬ€ ๐‘™๐‘Ž ๐ต๐ถ๐ธ๐ด๐‘‚ ๐‘Ÿ๐‘’๐‘™๐‘Ž๐‘ฆ๐‘’ฬ ๐‘๐‘Ž๐‘Ÿ ๐‘™๐‘Ž ๐‘๐‘Ÿ๐‘’๐‘ ๐‘ ๐‘’ ?ยป
– Aman Ayayรฉ JB : ยซ ๐™˜๐™ค๐™ข๐™ข๐™š ๐™Ÿ๐™š ๐™ฃโ€™๐™šฬ๐™ฉ๐™–๐™ž๐™จ ๐™ฅ๐™–๐™จ ๐™ฅ๐™ง๐™šฬ๐™จ๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™–๐™ช ๐™ข๐™ค๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™™๐™š๐™จ ๐™›๐™–๐™ž๐™ฉ๐™จ, ๐™Ÿ๐™š ๐™ฃ๐™š ๐™ฅ๐™š๐™ช๐™ญ ๐™™๐™ž๐™ง๐™š ๐™จโ€™๐™ž๐™ก ๐™ฎ ๐™– ๐™š๐™ช ๐™ซ๐™ค๐™ก ๐™–ฬ€ ๐™ข๐™–๐™ž๐™ฃ ๐™–๐™ง๐™ข๐™šฬ๐™š ๐™–ฬ€ ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š. ๐™‡๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š ๐™›๐™–๐™ž๐™ฉ ๐™ช๐™ฃ ๐™ž๐™ฃ๐™ซ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ž๐™ง๐™š ๐™ฅ๐™ค๐™ช๐™ง ๐™˜๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™–๐™žฬ‚๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™ก๐™š๐™จ ๐™ข๐™ค๐™ฃ๐™ฉ๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™š๐™ญ๐™–๐™˜๐™ฉ๐™จ ๐™™๐™š๐™จ ๐™จ๐™ค๐™ข๐™ข๐™š๐™จ ๐™ง๐™š๐™ฉ๐™ž๐™ง๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™ค๐™ช๐™ง ๐™ก๐™š ๐™˜๐™ค๐™ข๐™ฅ๐™ฉ๐™š ๐™™๐™š ๐™กโ€™๐™€๐™ฉ๐™–๐™ฉ ๐™™๐™š ๐˜พ๐™คฬ‚๐™ฉ๐™š ๐™™โ€™๐™„๐™ซ๐™ค๐™ž๐™ง๐™š ยป.

Deux informations majeures se dรฉgagent de la rรฉponse du directeur national par intรฉrim de la BCEAO.

4 mois aprรจs les faits et deux mois aprรจs sa prise de fonction, le directeur national par intรฉrim de la BCEAO ne pouvait affirmer quโ€™il y a eu une soustraction frauduleuse dโ€™argent ร  la BCEAO. Il est รฉvident que celle-ci, si elle a eu lieu, aurait dรป forcรฉment faire lโ€™objet dโ€™un rapport dรฉtaillรฉ qui lui aurait รฉtรฉ remis par les autoritรฉs de la BCEAO qui ont dirigรฉ pendant la pรฉriode de la rรฉquisition, ร  moins que ces derniรจres ne se fussent rendues complices de ce vol. Or, comme le dit monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste dans sa dรฉposition devant le procureur de la rรฉpublique, les principaux dirigeants de la BCEAO pendant la pรฉriode de la rรฉquisition ont รฉtรฉ rappelรฉs au siรจge de la BCEAO ร  Dakar oรน ils ont continuรฉ dโ€™exercer.

Il sโ€™en suit donc que la BCEAO ne les a pas poursuivis dans le prรฉtendu vol qui y a eu lieu. Au contraire, ils ont รฉtรฉ maintenus dans lโ€™effectif de la BCEAO et ont continuรฉ de servir cette banque. Sโ€™il y a eu vol, dรจs sa prise de fonction, le directeur intรฉrimaire, monsieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, aurait รฉtรฉ informรฉ immรฉdiatement par son prรฉdรฉcesseur. Il nโ€™avait pas besoin dโ€™attendre la fin de lโ€™inventaire pour connaitre non pas le montant du vol, mais selon ses propres dires : ยซ le montant exact des sommes retirรฉes pour le compte de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire ยป.

Deuxiรจme information importante de la dรฉposition du sieur Aman Ayayรฉ Jean-Baptiste, la BCEAO a effectuรฉ un inventaire pour connaitre le montant total des sommes qui en ont รฉtรฉ retirรฉes ๐—ฝ๐—ผ๐˜‚๐—ฟ ๐—น๐—ฒ ๐—ฐ๐—ผ๐—บ๐—ฝ๐˜๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—˜๐˜๐—ฎ๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—–๐—ผฬ‚๐˜๐—ฒ ๐—ฑโ€™๐—œ๐˜ƒ๐—ผ๐—ถ๐—ฟ๐—ฒ. Non seulement monsieur Aman Ayayรฉ dit clairement que lโ€™argent utilisรฉ pendant cette pรฉriode appartient ร  lโ€™Etat et non ร  la BCEAO, mais mieux, il indique clairement quโ€™un inventaire des opรฉrations menรฉes pendant cette pรฉriode a รฉtรฉ fait. Cet inventaire est dรฉterminant pour la manifestation de la vรฉritรฉ.

La dรฉposition de monsieur Dogoni Souleymane, alors directeur gรฉnรฉral de la Banque de lโ€™Habitat de la Cรดte dโ€™Ivoire (BHCI), est encore plus claire sur lโ€™inexistence de vol commis ร  la BCEAO. Cette dรฉposition a รฉtรฉ enregistrรฉe le 26 mai 2011 ร  11h10 mn.

Le Procureur de la Rรฉpublique : ยซ ๐‘‘๐‘ข๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘›๐‘ก ๐‘™๐‘Ž ๐‘๐‘Ÿ๐‘–๐‘ ๐‘’ ๐‘๐‘œ๐‘ ๐‘ก-๐‘’ฬ๐‘™๐‘’๐‘๐‘ก๐‘œ๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘™๐‘’, ๐‘๐‘™๐‘ข๐‘ ๐‘–๐‘’๐‘ข๐‘Ÿ๐‘  ๐‘–๐‘›๐‘“๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘๐‘ก๐‘–๐‘œ๐‘›๐‘  ๐‘œ๐‘›๐‘ก ๐‘’ฬ๐‘ก๐‘’ฬ ๐‘๐‘œ๐‘š๐‘š๐‘–๐‘ ๐‘’๐‘  ๐‘Ž๐‘ข ๐‘‘๐‘’ฬ๐‘๐‘’๐‘›๐‘  ๐‘‘๐‘’ ๐‘™๐‘Ž ๐ต๐ป๐ถ๐ผ, ๐‘ž๐‘ข๐‘’๐‘™๐‘™๐‘’ ๐‘’๐‘ ๐‘ก ๐‘ฃ๐‘œ๐‘ก๐‘Ÿ๐‘’ ๐‘๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘ก ๐‘‘๐‘’ ๐‘๐‘œ๐‘›๐‘›๐‘Ž๐‘–๐‘ ๐‘ ๐‘Ž๐‘›๐‘๐‘’ ๐‘‘๐‘’ ๐‘๐‘’๐‘  ๐‘“๐‘Ž๐‘–๐‘ก๐‘  ? ยป.

Monsieur Dogoni : ยซ ๐˜พ๐™ค๐™ข๐™ข๐™š ๐™™๐™–๐™ฃ๐™จ ๐™ฃโ€™๐™ž๐™ข๐™ฅ๐™ค๐™ง๐™ฉ๐™š ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™ก ๐™จ๐™ฎ๐™จ๐™ฉ๐™šฬ€๐™ข๐™š ๐™—๐™–๐™ฃ๐™˜๐™–๐™ž๐™ง๐™š, ๐™ฃ๐™ค๐™ช๐™จ ๐™–๐™ซ๐™ค๐™ฃ๐™จ ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™ซ๐™–๐™ž๐™ก๐™ก๐™šฬ ๐™ฃ๐™ค๐™ง๐™ข๐™–๐™ก๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™Ÿ๐™ช๐™จ๐™ฆ๐™ชโ€™๐™–ฬ€ ๐™˜๐™š ๐™ฆ๐™ช๐™š ๐™ก๐™š ๐™ก๐™ž๐™š๐™ฃ ๐™จ๐™ค๐™ž๐™ฉ ๐™˜๐™ค๐™ช๐™ฅ๐™šฬ ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™ง๐™š ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š ๐™š๐™ฉ ๐™ก๐™š ๐™จ๐™ฎ๐™จ๐™ฉ๐™šฬ€๐™ข๐™š ๐™—๐™–๐™ฃ๐™˜๐™–๐™ž๐™ง๐™š ๐™ž๐™ซ๐™ค๐™ž๐™ง๐™ž๐™š๐™ฃ. ๐™…๐™š ๐™ซ๐™ค๐™ช๐™™๐™ง๐™–๐™ž๐™จ ๐™ž๐™ฃ๐™™๐™ž๐™ฆ๐™ช๐™š๐™ง ๐™ฆ๐™ชโ€™๐™ž๐™ก ๐™ฎ ๐™™๐™š๐™ช๐™ญ ๐™œ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™™๐™š๐™จ ๐™˜๐™–๐™ฉ๐™šฬ๐™œ๐™ค๐™ง๐™ž๐™š๐™จ ๐™™๐™š ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ. ๐™‡๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™ง๐™ž๐™ฃ๐™˜๐™ž๐™ฅ๐™–๐™ก๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™ง๐™ž๐™ซ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™ก๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™ง๐™ž๐™ฃ๐™˜๐™ž๐™ฅ๐™–๐™ก๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™ฅ๐™ช๐™—๐™ก๐™ž๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™–๐™ฅ๐™ฅ๐™š๐™ก๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™–๐™ช๐™จ๐™จ๐™ž ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™ฃ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™–๐™ก๐™š๐™จ. ๐™‡๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™ข๐™–๐™Ÿ๐™š๐™ช๐™ง๐™š๐™จ ๐™ฆ๐™ช๐™ž ๐™ก๐™ค๐™œ๐™š๐™ฃ๐™ฉ 70% ๐™™๐™š๐™จ ๐™˜๐™ค๐™ข๐™ฅ๐™ฉ๐™š๐™จ ๐™™๐™š๐™จ ๐™›๐™ค๐™ฃ๐™˜๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™–๐™ž๐™ง๐™š๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™™๐™ช ๐™จ๐™š๐™˜๐™ฉ๐™š๐™ช๐™ง ๐™ฅ๐™ง๐™ž๐™ซ๐™šฬ ๐™–๐™ฎ๐™–๐™ฃ๐™ฉ ๐™›๐™š๐™ง๐™ข๐™šฬ, ๐™ก๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™ฃ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™–๐™ก๐™š๐™จ ๐™˜๐™ค๐™ข๐™ข๐™š ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐™ƒ๐˜พ๐™„ ๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™šฬ๐™ฉ๐™šฬ ๐™ง๐™šฬ๐™ฆ๐™ช๐™ž๐™จ๐™ž๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™ฃ๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™™๐™š ๐™›๐™–๐™ž๐™ฉ ๐™ฅ๐™ค๐™ช๐™ง ๐™ง๐™š๐™ข๐™ฅ๐™ก๐™–๐™˜๐™š๐™ง ๐™ก๐™š๐™จ ๐™—๐™–๐™ฃ๐™ฆ๐™ช๐™š๐™จ ๐™›๐™š๐™ง๐™ข๐™šฬ๐™š๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™š๐™ก๐™ก๐™š๐™จ ๐™™๐™š๐™ซ๐™ง๐™–๐™ž๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™ฅ๐™–๐™ฎ๐™š๐™ง ๐™ก๐™š๐™จ ๐™จ๐™–๐™ก๐™–๐™ž๐™ง๐™š๐™จ ๐™™๐™š๐™จ ๐™˜๐™ก๐™ž๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™จ. ๐™…๐™š ๐™ซ๐™ค๐™ช๐™™๐™ง๐™–๐™ž๐™จ ๐™ž๐™ฃ๐™™๐™ž๐™ฆ๐™ช๐™š๐™ง ๐™ฆ๐™ช๐™š ๐™ฃ๐™ค๐™ช๐™จ ๐™ง๐™š๐™˜๐™š๐™ซ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™จ ๐™ก๐™š๐™จ ๐™›๐™ค๐™ฃ๐™™๐™จ ๐™™๐™šฬ๐™™๐™ž๐™šฬ๐™จ ๐™–๐™ช ๐™ฅ๐™–๐™ฎ๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™™๐™š๐™จ ๐™จ๐™–๐™ก๐™–๐™ž๐™ง๐™š๐™จ ๐™™๐™š ๐™กโ€™๐™–๐™œ๐™š๐™ฃ๐™˜๐™š ๐™ฃ๐™–๐™ฉ๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™–๐™ก๐™š ๐™™๐™š ๐™ก๐™– ๐˜ฝ๐˜พ๐™€๐˜ผ๐™Š ยป

Le gouvernement ivoirien ne dit pas autre chose dans sa rรฉponse ร  une requรชte de la BCEAO sur certains comptes du Trรฉsor Public.

En effet, dix ans durant, le gouvernement ivoirien a รฉtรฉ interpellรฉ, en vain, par la Cour des comptes pour rรฉgulariser son compte dโ€™avances de trรฉsorerie. Ce compte, qui est rรฉputรฉ dโ€™attente, doit รชtre absolument rรฉgularisรฉ en fin dโ€™exercice comme lโ€™exige ๐—นโ€™๐—ฎ๐—ฟ๐—ฟ๐—ฒฬ‚๐˜๐—ฒฬ ๐—ปยฐ ๐Ÿญ๐Ÿณ๐Ÿด/๐— ๐—˜๐—™/๐—–๐—”๐—•-๐Ÿฌ๐Ÿญ/๐Ÿฎ๐Ÿฌ ๐—ฑ๐˜‚ ๐Ÿญ๐Ÿฏ ๐—บ๐—ฎ๐—ฟ๐˜€ ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿฌ๐Ÿต ๐—ณ๐—ถ๐˜…๐—ฎ๐—ป๐˜ ๐—น๐—ฒ๐˜€ ๐—บ๐—ผ๐—ฑ๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฟ๐—ฒ๐—ฐ๐—ผ๐˜‚๐—ฟ๐˜€ ๐—ฎ๐˜‚๐˜… ๐—ฎ๐˜ƒ๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐˜๐—ฟ๐—ฒฬ๐˜€๐—ผ๐—ฟ๐—ฒ๐—ฟ๐—ถ๐—ฒ. Cette rรฉgularisation est nรฉcessaire pour รฉtablir lโ€™harmonie entre les engagements budgรฉtaires et les comptes du Trรฉsor public.

Il y va de la sincรฉritรฉ de la comptabilitรฉ de lโ€™Etat. Dans son rapport pour la gestion 2018, rendu public, la Cour des comptes a relevรฉ que, non seulement le compte 470 (avances de trรฉsorerie) nโ€™a pas รฉtรฉ apurรฉ, mais en plus, il sโ€™รฉtait accru. Il est ainsi passรฉ de 102 464 763 097 FCFA ร  107 183 088 813 FCFA. Le gouvernement, dans sa rรฉponse, justifia la persistance de ce compte par le fait que le montant inscrit correspond aux ยซ ๐˜€๐—ฎ๐—น๐—ฎ๐—ถ๐—ฟ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฝ๐—ฎ๐˜†๐—ฒฬ๐˜€ ๐—ฝ๐—ฎ๐—ฟ ๐—ฎ๐˜ƒ๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ฒ๐˜€ ๐˜€๐˜‚๐—ฟ ๐—น๐—ฎ ๐—ฝ๐—ฒฬ๐—ฟ๐—ถ๐—ผ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฐ๐—ฟ๐—ถ๐˜€๐—ฒ ๐—ฝ๐—ผ๐˜€๐˜-๐—ฒฬ๐—น๐—ฒ๐—ฐ๐˜๐—ผ๐—ฟ๐—ฎ๐—น๐—ฒ (๐—ฑ๐—ฒฬ๐—ฐ๐—ฒ๐—บ๐—ฏ๐—ฟ๐—ฒ ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿญ๐Ÿฌ, ๐—ท๐—ฎ๐—ป๐˜ƒ๐—ถ๐—ฒ๐—ฟ ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿญ๐Ÿญ, ๐—™๐—ฒฬ๐˜ƒ๐—ฟ๐—ถ๐—ฒ๐—ฟ ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿญ๐Ÿญ) ๐—ป๐—ผ๐—ป ๐—ฟ๐—ฒฬ๐—ด๐˜‚๐—น๐—ฎ๐—ฟ๐—ถ๐˜€๐—ฒฬ๐˜€ ๐—ฑ๐˜‚ ๐—ณ๐—ฎ๐—ถ๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—นโ€™๐—ผ๐—ฟ๐—ฑ๐—ผ๐—ป๐—ป๐—ฎ๐—ป๐—ฐ๐—ฒ ๐—ปยฐ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿญ๐Ÿญ-๐Ÿฌ๐Ÿฌ๐Ÿณ ๐—ฑ๐˜‚ ๐Ÿญ๐Ÿฐ ๐—ฎ๐˜ƒ๐—ฟ๐—ถ๐—น ๐Ÿฎ๐Ÿฌ๐Ÿญ๐Ÿญ, ๐—ฝ๐—ฎ๐—ฟ ๐—น๐—ฎ๐—พ๐˜‚๐—ฒ๐—น๐—น๐—ฒ ๐—นโ€™๐—˜๐˜๐—ฎ๐˜ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—–๐—ผฬ‚๐˜๐—ฒ ๐—ฑโ€™๐—œ๐˜ƒ๐—ผ๐—ถ๐—ฟ๐—ฒ ๐—ปโ€™๐—ฎ ๐—ฝ๐—ฎ๐˜€ ๐—ฟ๐—ฒ๐—ฐ๐—ผ๐—ป๐—ป๐˜‚ ๐—น๐—ฒ๐˜€ ๐—ผ๐—ฝ๐—ฒฬ๐—ฟ๐—ฎ๐˜๐—ถ๐—ผ๐—ป๐˜€ ๐—ฒ๐—ณ๐—ณ๐—ฒ๐—ฐ๐˜๐˜‚๐—ฒฬ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฎ๐˜‚ ๐—ฐ๐—ผ๐˜‚๐—ฟ๐˜€ ๐—ฑ๐—ฒ ๐—ฐ๐—ฒ๐˜๐˜๐—ฒ ๐—ฝ๐—ฒฬ๐—ฟ๐—ถ๐—ผ๐—ฑ๐—ฒ ยป.

Toutes ces dรฉpositions attestent de ce que les fonds utilisรฉs pour payer les salaires รฉtaient les fonds du Trรฉsor public logรฉs ร  la BCEAO. Ce nโ€™รฉtait donc pas des fonds de la BCEAO. La BCEAO a mouvementรฉ les comptes du Trรฉsor sur la base de la signature des diffรฉrents comptables publics dont les spรฉcimens avaient รฉtรฉ dรฉposรฉs ร  la BCEAO pendant tout le temps quโ€™ils occupaient lesdits postes. Si la BCEAO avait mouvementรฉ lesdits comptes sur la base de signatures non enregistrรฉes ร  son niveau, elle se serait rendue coupable de complicitรฉ de vol. Or ni, le ministre en charge de lโ€™รฉconomie, ni celui en charge des finances, ni le Premier ministre, a fortiori le Prรฉsident de la Rรฉpublique nโ€™avaient de signature sur un compte du Trรฉsor ร  la BCEAO.

A ce propos, il convient de rappeler comment fonctionnent les postes comptables du Trรฉsor. Lโ€™assignataire dโ€™un poste comptable du Trรฉsor en est pรฉnalement et pรฉcuniairement responsable jusquโ€™ร  ce quโ€™un nouvel assignataire soit nommรฉ et que la passation de charges entre lโ€™assignataire entrant et le sortant ait รฉtรฉ dument faite. De ce qui prรฉcรจde, les comptables publics assignataires des diffรฉrents comptes ne pouvaient se dรฉtacher de leurs obligations de leur chef sans sโ€™exposer ร  de graves consรฉquences. Et nul ne peut leur reprocher dโ€™avoir fait fonctionner leurs postes comptables sous le prรฉtexte dโ€™une crise politique.

Cependant, la rรฉponse de lโ€™Etat au reproche de la Cour des Comptes sur le compte dโ€™attente invite ร  se poser une question fondamentale. Que sont-ils devenus les 200 millions dโ€™Euros que la France, ร  travers lโ€™AFD, avait octroyรฉs ร  lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire aprรจs le 11 Avril 2011, pour dit-on apurer les arriรฉrรฉs de salaires ? La rรฉponse ร  cette question peut aider ร  comprendre lโ€™ubuesque condamnation du Prรฉsident Laurent GBAGBO dans cette affaire abracadabrante dite de ยซ casse de la BCEAO ยป.

En effet, Tout juste aprรจs lโ€™รฉviction manu militari du Prรฉsident Laurent GBAGBO du pouvoir, le gouvernement franรงais a allouรฉ un prรชt de 200 millions dโ€™Euros (environ 263 milliards de FCFA) au gouvernement de monsieur Ouattara pour, dit-on, payer les salaires comme lโ€™a annoncรฉ une dรฉpรชche de lโ€™AFP du 21/4/2011. On peut lire dans cette dรฉpรชche les propos de madame Christine Lagarde, alors ministre de lโ€™Economie qui dit :

ยซ ๐™…โ€™๐™–๐™ž ๐™จ๐™ž๐™œ๐™ฃ๐™šฬ ๐™–๐™ช๐™Ÿ๐™ค๐™ช๐™ง๐™™โ€™๐™๐™ช๐™ž ๐™ก๐™– ๐™œ๐™–๐™ง๐™–๐™ฃ๐™ฉ๐™ž๐™š ๐™™๐™š ๐™กโ€™๐™€๐™ฉ๐™–๐™ฉ ๐™›๐™ง๐™–๐™ฃ๐™˜ฬง๐™–๐™ž๐™จ ๐™ฆ๐™ช๐™ž ๐™ฅ๐™š๐™ง๐™ข๐™š๐™ฉ ๐™–ฬ€ ๐™กโ€™๐˜ผ๐™œ๐™š๐™ฃ๐™˜๐™š ๐™›๐™ง๐™–๐™ฃ๐™˜ฬง๐™–๐™ž๐™จ๐™š ๐™™๐™š ๐™™๐™šฬ๐™ซ๐™š๐™ก๐™ค๐™ฅ๐™ฅ๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™™๐™š (๐™™๐™šฬ๐™—๐™ก๐™ค๐™ฆ๐™ช๐™š๐™ง) ๐™ช๐™ฃ ๐™ฅ๐™ง๐™šฬ‚๐™ฉ ๐™™๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™ก๐™– ๐™ฅ๐™ง๐™š๐™ข๐™ž๐™šฬ€๐™ง๐™š ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™˜๐™๐™š ๐™จ๐™š๐™ง๐™– ๐™ซ๐™š๐™ง๐™จ๐™šฬ๐™š ๐™–๐™ซ๐™–๐™ฃ๐™ฉ ๐™ก๐™– ๐™›๐™ž๐™ฃ ๐™™๐™ช ๐™ข๐™ค๐™ž๐™จ ๐™™โ€™๐™–๐™ซ๐™ง๐™ž๐™ก. ๐˜พ๐™š๐™จ 200 ๐™ข๐™ž๐™ก๐™ก๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™จ ๐™™โ€™๐™š๐™ช๐™ง๐™ค๐™จ ๐™ฅ๐™š๐™ง๐™ข๐™š๐™ฉ๐™ฉ๐™ง๐™ค๐™ฃ๐™ฉ ๐™™๐™š ๐™›๐™–๐™ž๐™ง๐™š ๐™›๐™–๐™˜๐™š ๐™–๐™ช๐™ญ ๐™—๐™š๐™จ๐™ค๐™ž๐™ฃ๐™จ ๐™ช๐™ง๐™œ๐™š๐™ฃ๐™ฉ๐™จ ๐™š๐™ฉ ๐™ฃ๐™ค๐™ฉ๐™–๐™ข๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™–๐™ช๐™ญ ๐™–๐™ง๐™ง๐™ž๐™šฬ๐™ง๐™šฬ๐™จ ๐™™๐™š๐™จ ๐™จ๐™–๐™ก๐™–๐™ž๐™ง๐™š๐™จ. ๐˜พ๐™š ๐™ฅ๐™ง๐™š๐™ข๐™ž๐™š๐™ง ๐™ซ๐™š๐™ง๐™จ๐™š๐™ข๐™š๐™ฃ๐™ฉ ๐™จ๐™š๐™ง๐™– ๐™จ๐™ช๐™ž๐™ซ๐™ž ๐™ช๐™ฃ ๐™ฅ๐™š๐™ช ๐™ฅ๐™ก๐™ช๐™จ ๐™ฉ๐™–๐™ง๐™™ ๐™™โ€™๐™ช๐™ฃ๐™š ๐™™๐™š๐™ช๐™ญ๐™ž๐™šฬ€๐™ข๐™š ๐™ฉ๐™ง๐™–๐™ฃ๐™˜๐™๐™š ๐™™๐™š 150 ๐™ข๐™ž๐™ก๐™ก๐™ž๐™ค๐™ฃ๐™จ ๐™™โ€™๐™š๐™ช๐™ง๐™ค๐™จ.ยป

Or, il est constant que lesdits salaires avaient รฉtรฉ dรฉjร  payรฉs par le gouvernement prรฉcรฉdent et aucun fonctionnaire et agent de lโ€™Etat ne se souvient avoir รฉtรฉ payรฉ derechef pour les trois mois pour lesquels ils avaient dรฉjร  perรงu leur salaire. Malheureusement pour les nรฉgateurs des รฉvidences, la comptabilitรฉ, quโ€™elle soit publique ou privรฉe, est une science exacte. Lโ€™exactitude de la comptabilitรฉ publique a restituรฉ la vรฉritรฉ. Dans lโ€™impossibilitรฉ de justifier lโ€™usage quโ€™il a fait des 200 millions ร  lui allouรฉs par lโ€™Etat franรงais pour payer des salaires qui avaient รฉtรฉ dรฉjร  payรฉs, le gouvernement ivoirien nโ€™a pas trouvรฉ dโ€™autre parade que la prise de lโ€™ordonnance ci-dessus rappelรฉe.

Mais sa propre dรฉcision politique a placรฉ le gouvernement lui-mรชme dans une impasse comptable sans issue. Dรจs lors, la vรฉritรฉ implacable que le gouvernement a รฉtรฉ obligรฉ dโ€™admettre, ร  force de relances de la Cour des Comptes, a รฉtรฉ de reconnaรฎtre au moins que les salaires des fonctionnaires et autres agents de lโ€™Etat avaient รฉtรฉ dรปment payรฉs y compris aux anciens membres de lโ€™hรดtel du Golf et les magistrats ivoiriens qui ont condamnรฉ le Prรฉsident Laurent GBAGBO ร  20 ans.

Mais cette condamnation en mรชme temps offre une porte de sortie comptable ร  lโ€™usage encore non รฉlucidรฉ des 200 millions.

En effet, en condamnant le Prรฉsident ร  20 ans de prison, le gouvernement ne voulait quโ€™une chose, lโ€™รฉliminer politiquement. En le condamnant ร  payer 329 milliards de FCFA (500 millions dโ€™Euros) de dommages et intรฉrรชts ร  payer non pas ร  la BCEAO, mais ร  lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire, le gouvernement se crรฉe un dรฉbiteur fictif. Sur le plan comptable, le Prรฉsident Laurent GBAGBO devient le dรฉbiteur des 329 milliards.

Toute chose qui permet, par le jeu comptable, dโ€™apurer le compte 470 ci-dessus visรฉ en transfรฉrant le montant inscrit au dรฉbit de ce compte sur le crรฉdit dโ€™un compte de gestion dรฉfinitif ยซ titrรฉ dommages et intรฉrรชts attendus ยป dont le dรฉbiteur serait ยซ Laurent Gbagbo ยป. La consรฉquence est que les 200 millions dโ€™euros dโ€™arriรฉrรฉs de salaires, qui nโ€™existaient pas, deviendraient du coup les salaires normalement comptabilisรฉs. Ainsi le compte 470 qui ne pouvait รชtre apurรฉ deviendrait alors un compte ร  solde nul.
Au niveau des banques centrales, les choses sont encore davantage claires et nettes. Il y a des vols, mais pas par les prรฉposรฉs du Prรฉsident Laurent GBAGBO

๐Ÿฎ- ๐—Ÿ๐—ฎ ๐—บ๐—ฎ๐˜๐—ฒฬ๐—ฟ๐—ถ๐—ฎ๐—น๐—ถ๐˜๐—ฒฬ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐˜ƒ๐—ผ๐—น๐˜€ ๐—ฎ๐˜‚ ๐—ป๐—ถ๐˜ƒ๐—ฒ๐—ฎ๐˜‚ ๐—ฑ๐—ฒ๐˜€ ๐—ฏ๐—ฎ๐—ป๐—พ๐˜‚๐—ฒ๐˜€ ๐—ฐ๐—ฒ๐—ป๐˜๐—ฟ๐—ฎ๐—น๐—ฒ๐˜€

Toutes les dรฉpositions des dirigeants des banques indiquent que leurs agences, dans certains quartiers, ont fait lโ€™objet de pillage aprรจs le 31 mars 2011.

Sur ce point, la dรฉposition de monsieur Hyacinthe Kouakou OKOU, directeur gรฉnรฉral adjoint de la Caisse Nationale des caisses dโ€™รฉpargne (CNCE), faite devant le procureur de la Rรฉpublique, le 9/6/2011 ร  12h51 mn, est sans รฉquivoque.

– ๐‘ƒ๐‘Ÿ๐‘œ๐‘๐‘ข๐‘Ÿ๐‘’๐‘ข๐‘Ÿ ๐‘‘๐‘’ ๐‘™๐‘Ž ๐‘…๐‘’ฬ๐‘๐‘ข๐‘๐‘™๐‘–๐‘ž๐‘ข๐‘’ : ยซ ๐‘‘๐‘–๐‘ก๐‘’๐‘ -๐‘›๐‘œ๐‘ข๐‘  ๐‘ฃ๐‘œ๐‘ก๐‘Ÿ๐‘’ ๐‘๐‘Ž๐‘Ÿ๐‘ก ๐‘‘๐‘’ ๐‘๐‘œ๐‘›๐‘›๐‘Ž๐‘–๐‘ ๐‘ ๐‘Ž๐‘›๐‘๐‘’ ๐‘‘๐‘’๐‘  ๐‘“๐‘Ž๐‘–๐‘ก๐‘  ๐‘‘๐‘’ ๐‘๐‘–๐‘™๐‘™๐‘Ž๐‘”๐‘’ ๐‘‘๐‘’ ๐‘™โ€™๐‘Ž๐‘”๐‘’๐‘›๐‘๐‘’ ๐‘๐‘’๐‘›๐‘ก๐‘Ÿ๐‘Ž๐‘™๐‘’ ๐‘‘๐‘’ ๐‘™๐‘Ž ๐ถ๐‘๐ถ๐ธ ๐‘‘๐‘ข ๐‘๐‘™๐‘Ž๐‘ก๐‘’๐‘Ž๐‘ข.ยป

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Il convient de relever que le vol en question a eu lieu les 19 et 20 avril 2011, soit 8 jours au moins aprรจs le 11 avril 2011. Le Prรฉsident Laurent GBAGBO et son gouvernement ne gรฉraient plus le pays puisque le premier avait รฉtรฉ arrรชtรฉ le 11 Avril 2011.

Il convient รฉgalement de relever que la dรฉposition faite par le responsable de la banque devant le procureur est prรฉcise. Le pillage de cette banque a รฉtรฉ opรฉrรฉ par les FRCI, cโ€™est-ร -dire, lโ€™armรฉe qui combattait contre lโ€™armรฉe rรฉguliรจre de lโ€™Etat de Cรดte dโ€™Ivoire. Le numรฉro de la plaque dโ€™immatriculation du vรฉhicule transportant les voleurs a รฉtรฉ donnรฉe.

De ce qui prรฉcรจde, il est รฉtabli que le Prรฉsident Laurent GBAGBO et son gouvernement ont agi dans la plus grande lรฉgalitรฉ pendant toute la pรฉriode crise รฉlectorale. Cette lรฉgalitรฉ ne peut nullement est mise en cause par lโ€™ordonnance prise a posteriori par le Prรฉsident Ouattara le 14 Avril 2011 parce que celle-ci manque visiblement de base lรฉgale.

Le 14 Avril 2011, soit 3 jours aprรจs lโ€™arrestation du Prรฉsident Laurent GBAGBO, Prรฉsident de la Rรฉpublique, le nouveau Chef de lโ€™Etat a pris lโ€™ordonnance ci-dessus rappelรฉe. Celle-ci porte ยซ annulation dโ€™actes rรฉglementaires et individuels et dรฉclarant nulles et non avenues toutes les dรฉcisions prises depuis le 4 dรฉcembre 2010 sous lโ€™autoritรฉ de Laurent GBAGBO ยป.

Lโ€™article 75 de la Constitution de 2000, sous lโ€™รฉgide de laquelle a รฉtรฉ prise cette ordonnance, prescrit que le Prรฉsident de la Rรฉpublique peut demander ร  lโ€™Assemblรฉe nationale lโ€™autorisation dโ€™intervenir dans un domaine qui relรจve de la compรฉtence de la loi. Cette autorisation est donnรฉe sous la forme dโ€™une loi dโ€™habilitation qui limite dans le temps et ร  la seule matiรจre de la compรฉtence lรฉgislative dans laquelle le Prรฉsident souhaite intervenir. Or, il est constant que le 14 Avril 2011, lโ€™Assemblรฉe nationale ivoirienne nโ€™avait pas รฉtรฉ autorisรฉe ร  siรฉger par le nouveau pouvoir, procรฉdant ainsi ร  la dissolution de fait de celle-ci aprรจs le 11 avril 2011. Nโ€™existant pas, elle nโ€™a donc pas pu valablement donner habilitation au Prรฉsident de la Rรฉpublique pour prendre une telle ordonnance. Ce dernier ne pouvait non plus se prรฉvaloir dโ€™une autre loi dโ€™habilitation donnรฉe, le cas รฉchรฉant, ร  son prรฉdรฉcesseur.

La fin, pour quelque raison que ce soit, de lโ€™une des institutions qui interagissent en la matiรจre (Prรฉsidence de la Rรฉpublique et Parlement) รฉteint de facto toute loi dโ€™habilitation antรฉrieurement prise. Pour sa dรฉfense, le gouvernement prรฉtend avoir pris cette ordonnance en se fondant sur lโ€™article 48 de la Constitution qui autorise le Prรฉsident de la Rรฉpublique ร  prendre, dans des circonstances exceptionnelles prรฉvues cet article, des mesures tout aussi exceptionnelles. Cet argument est aussi inopรฉrant pour les mรชmes raisons que celles qui rendaient impossible la prise dโ€™une ordonnance. En effet, lโ€™article 48 de cette constitution pose lui-mรชme les modalitรฉs de sa mise en ล“uvre. Ces modalitรฉs sont les suivantes :
– Le Prรฉsident de la Rรฉpublique consulte obligatoirement le Prรฉsident de lโ€™Assemblรฉe nationale et celui du Conseil constitutionnel ;
– Le Prรฉsident de la Rรฉpublique informe la nation par message
– Lโ€™Assemblรฉe nationale se rรฉunit de plein droit ;

Or, pour les raisons dรฉjร  avancรฉes, le Prรฉsident Ouattara ne pouvait consulter ni le Prรฉsident de lโ€™Assemblรฉe nationale, ni celui du Conseil Constitutionnel qui se trouvait ร  cette date en exil au Ghana. Lโ€™Assemblรฉe nationale ne sโ€™est pas rรฉunie puisquโ€™elle en avait รฉtรฉ de fait empรชcher.

De mรชme, le 14 Avril 2011, nโ€™ayant pas encore prรชter serment, le Prรฉsident Ouattara nโ€™avait pas le statut de Prรฉsident de la Rรฉpublique. Il nโ€™avait donc pas la qualitรฉ pour mettre en ล“uvre lโ€™article 48.

Donc de quelque angle juridique que lโ€™on considรจre la question, lโ€™ordonnance susmentionnรฉe est illรฉgale.

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Au total, le Prรฉsident Laurent GBAGBO a agi avec responsabilitรฉ pour รฉviter que lโ€™รฉconomie du pays ne sโ€™effondre sous les actions de sabotage de la France, de lโ€™UMOA, de la BCEAO. En tant que Prรฉsident de la Rรฉpublique au moment des faits, il a pris les mesures quโ€™il fallait pour sauver le pays. Il nโ€™a jamais agi en dehors de la lรฉgalitรฉ. Cโ€™est dโ€™ailleurs ce que confirme le jugement de la CPI qui dit que le Prรฉsident Laurent Gbagbo aurait failli ร  ses obligations de Chef de lโ€™Etat sโ€™il nโ€™avait pas agi comme il avait fait.
Aucun vol nโ€™a รฉtรฉ commis, ni ร  la BCEAO, ni dans aucune autre banque commerciale par le Prรฉsident Laurent GBAGBO.

Cโ€™est donc ร  juste raison que ni la BCEAO, ni les banques privรฉes ne se sont constituรฉes partie civile au pseudo procรจs pour vol. Ce pseudo procรจs a รฉtรฉ conduit dans les conditions que lโ€™on sait par des juges qui ont perรงu leurs salaires des mois de dรฉcembre 2010, janvier, fรฉvrier et mars 2011 ร  partir dโ€™opรฉrations quโ€™ils qualifient de vol sans se condamner eux-mรชmes de receleurs.
Au demeurant, le rapport annuel de la BCEAO pour lโ€™annรฉe 2011, approuvรฉ par le Conseil des ministres de lโ€™UMOA, ne mentionne nullement de vol ร  la BCEAO.

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