Le Président de la Démonstration des Ivoiriens Rassemblés (DIR), Zadi Djédjé, était face à la presse ce mercredi 4 juin 2025, à l’occasion du quatrième numéro de la tribune « Les Dires de la DIR », organisée au siège de son parti à Yopougon-Niangon (quartier Cité Verte, terminus 44).
Comme à son habitude, il a passé en revue l’actualité socio-politique nationale, saluant notamment la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour la publication de la liste électorale définitive, tout en lançant de vives critiques à l’endroit du président du FPI, Pascal Affi N’guessan.
Zadi Djédjé a d’abord tenu à exprimer sa reconnaissance envers la CEI pour les efforts déployés jusqu’à la publication de la liste électorale. Il a appelé l’ensemble des acteurs politiques et des citoyens à s’y conformer dans le strict respect des lois de la République.
« Je tiens à saluer, avec solennité et reconnaissance, la publication ce jour de la liste électorale définitive. Je félicite la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour la qualité et le sérieux du travail accompli dans un contexte souvent sensible. Cet outil fondamental est le socle d’un scrutin transparent.
À ce titre, j’invite tous les Ivoiriens, dans un esprit de civisme et de responsabilité, à vérifier leur présence sur les listes électorales disponibles, car voter est à la fois un droit et un devoir. Nous aspirons tous à des élections inclusives, justes, apaisées et pacifiques, fondées sur le respect scrupuleux des lois électorales et de notre Constitution.
Ce socle juridique est la clé de voûte de la légitimité démocratique et de la stabilité nationale. Certes, l’application rigoureuse de la loi a conduit à l’inéligibilité de certains protagonistes. Mais, chers sœurs et frères ivoiriens, ce n’est pas parce que tel ou tel nom ne figure pas sur la liste électorale que la Côte d’Ivoire doit sombrer dans la violence.
Non ! Mille fois Non ! Souvenons-nous, avec douleur, des sombres années passées où notre pays a souffert. Nous ne voulons plus jamais revivre cela. J’en appelle solennellement à nos amis de l’opposition à demeurer fermes sur la voie de la paix et du respect de la légalité républicaine. »
Dans le même élan, le président de la DIR n’a pas manqué de s’attaquer directement à Affi N’guessan, qu’il accuse de menacer la paix à travers ses récentes prises de parole. Il a exhorté les Ivoiriens à se méfier de tout discours ou comportement visant à troubler l’ordre public.
« Quant à ceux qui, tapis dans l’ombre, fomentent des troubles, ou des velléités de violence ou rêvent d’un retour aux insurrections, je leur dis ceci : la Côte d’Ivoire a besoin de paix, de développement, et non de déstabilisation – La Côte d’Ivoire n’est pas un champ de bataille. Le peuple ne veut plus de chaos.
Notre peuple mérite l’émergence, pas les troubles. La force du droit doit triompher sur le droit de la force. Nous condamnons fermement les appels ou actes qui risquent de créer des tensions. Les Ivoiriens méritent des élections sereines, basées sur des idées et des programmes, et non sur des appels à la revanche ou à la division et refusons toute instrumentalisation ou manipulation visant à perturber la paix sociale. »
Cette critique s’est faite plus incisive encore lorsqu’il a évoqué le meeting du 31 mai dernier, organisé par la Coalition de l’Alternance Pacifique en Côte d’Ivoire (CAP-CI), au cours duquel Pascal Affi N’guessan aurait, selon lui, ravivé l’idée d’un Conseil National de Transition (CNT) bis.
« Affi N’guessan doit dégager de la scène politique. Ses déclarations faites lors du meeting de la CAP-CI prouvent qu’il prépare un CNT bis pour faire tuer les Ivoiriens comme en 2020.
Il n’est pas cohérent : il avait justifié son choix d’alliance d’entre temps avec le RHDP par le fait qu’on ne bande pas les muscles pour demander ou négocier quelque chose. Mais d’où vient sa raison de claquer la porte à cette alliance et de se montrer très arrogant maintenant ? À l’analyse, il tient des propos insurrectionnels actuellement pour plonger le pays dans une mauvaise phase simplement parce que ses privilèges ont été verrouillés. »
Zadi Djédjé, désormais considéré comme un proche du pouvoir et en discussion pour un éventuel rapprochement avec le parti présidentiel, a clairement changé de ton vis-à-vis de ses anciens camarades de lutte. Il se positionne aujourd’hui comme un défenseur de l’ordre républicain et de la paix sociale, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2025.
Korahi Samson