Accueil A LA UNE Robert Bourgi révèle les manigances de l’Élysée lors de la chute de...

Robert Bourgi révèle les manigances de l’Élysée lors de la chute de Gbagbo en 2011

Afrikexpress-Dans une interview exclusive qui sera diffusée ce vendredi 27 Septembre 2024, à 18h15 sur France 24 dans l’émission « En Tête À Tête », l’avocat Robert Bourgi a révélé les coulisses de ses missions en tant que conseiller officieux de l’Élysée pour l’Afrique, notamment ses interactions avec la Côte d’Ivoire durant les années troubles de la présidence de Laurent Gbagbo.

Bourgi a exprimé un besoin de « laver sa conscience », affirmant avoir été à la fois acteur et témoin des relations complexes entre la France et la Côte d’Ivoire. Il a dénoncé l’ingratitude de l’ancien président Jacques Chirac et du Premier ministre Dominique de Villepin, soulignant sa souffrance personnelle lorsque Gbagbo a été capturé et conduit à la Cour pénale internationale à La Haye.

 » J’étais l’acteur et le témoin de toutes les relations entre la France et la Côte d’Ivoire en ces heures troubles, difficiles. J’ai vu que Le Président Jacques Chirac et le Premier Ministre Dominique De Villepin ont été d’une ingratitude à nul autre pareil. Et Quand Laurent Gbagbo est tombé et qu’il a été conduit à la Haye, j’en ai beaucoup souffert personnellement et dans ma famille. Je me suis senti complice d’une trahison.

J’ai été contre cela. Les derniers moments de la présidence de Gbagbo, je les ai vécus avec Nicolas Sarkozy. Et là, les choses se sont compliquées. Laurent Gbagbo avait gagné les élections. Nous savons qu’il les avait gagnés comme Jean Ping les avait gagnés en 2016 à Libreville. Gbagbo avait gagné les élections, pas Ouattara. Le Conseil Constitutionnel a dit que c’était Laurent le vainqueur… », a-t-il déclaré.
Au cours de l’entretien, Bourgi a évoqué le rôle central de Nicolas Sarkozy dans le dénouement de la crise politique ivoirienne.

 

Il a rapporté qu’après la victoire électorale de Gbagbo, déclarée par le Conseil Constitutionnel, Sarkozy l’avait convoqué à l’Élysée. Il lui a demandé d’appeler Gbagbo pour lui proposer de quitter le pouvoir avec un statut d’ancien Chef d’État, une compensation financière et un poste académique.

‘’ Le Président Sarkozy me fait venir à L’Elysée. Il me dit qu’il va falloir que tu appelles ton ami Gbagbo et que tu lui dises d’accepter de partir. Il aura un statut d’ancien Chef d’Etat. 30 millions FCFA par mois, voiture, escorte. Et comme il est professeur d’Histoire, on lui trouvera une Chair, il pourra se déplacer à travers le monde « , a expliqué Bourgi.

Cependant, Gbagbo aurait répondu de manière inattendue : « Dis à ton ami Sarkozy que je serai son Mugabé », une déclaration qui a provoqué la colère de Sarkozy. « Il a dit : ‘Je vais le vitrifier ». J’ai essayé de lui rappeler que le Conseil Constitutionnel l’avait déclaré élu, mais il était déterminé », a ajouté Bourgi.
Le lendemain, Laurent Gbagbo a été arrêté, marquant un tournant décisif dans l’histoire politique ivoirienne.’

Ces révélations, qui mettent en lumière l’ingérence de la France dans les affaires africaines, soulèvent des questions sur les dynamiques de pouvoir et les enjeux diplomatiques en jeu à cette époque.

L’interview de Robert Bourgi devrait susciter un large débat sur le rôle de la France en Afrique et les répercussions des décisions politiques prises à l’Élysée sur le continent.

Afrikexpress.info