Afrikexpress-Laurent Gbagbo était en meeting ce samedi 8 février 2025 à Marcory dans le Sud d’Abidjan. Ce, dans le cadre de l’opération dénommée «Côcôcô, c’est Laurent Gbagbo», initiée à la veille de la présidentielle 2025.
Ci-dessous l’intégralité de son discours !
Je voudrais remercier ma petite sœur Aïcha. Merci à Aïcha et à ses Amazones. Merci pour votre prestation. J’aime toujours ce chant qu’elle chante : “on m’a parlé de Samory Touré, mais moi je n’ai pas vu Samory Touré. J’ai vu Gbagbo. On m’a parlé de Soundjata, mais moi je n’ai pas vu Soundjata, j’ai vu Gbagbo”. C’est-à-dire que chacun d’entre nous est le témoin de son temps. Et ce qu’il a vu, c’est ce temps qu’il témoigne. Et c’est ça qui fait l’histoire du temps. Merci à Aïcha pour tout. Ce chant est profond. Non pas parce qu’il parle de moi, mais parce qu’il indique comment l’histoire s’écrit.
L’Engagement et la lutte pour la Paix électorale
Chers amis, je voudrais aussi vous remercier pour toute la Direction du Parti qui est là. Mais l’autre jour, j’étais à Adjamé pour pleurer avec les Adjamois, pour pleurer avec eux parce qu’on venait de briser leur maison, de jeter à terre leur maison. Ça ne se fait pas. Et je suis allé leur dire que cela ne se fait pas. Et que quand nous serons au pouvoir, nous allons reconstruire le village d’Adjamé. C’est une question de bon sens. Après Adjamé, je suis ici, à Marcory, pour vous parler. Vous voyez, nous sommes au milieu des maisons d’habitation. Alors quand vous vous souvenez, les autres années, j’allais au stade Champroux. On ne nous a pas donné l’autorisation d’utiliser le stade Champroux. On ne nous a pas donné l’autorisation d’utiliser le Parc des Sports. Donc, nous nous rencontrons où nous pouvons, pour parler entre nous. Je voudrais m’excuser auprès des habitants de ces maisons, si nous les dérangeons.
Une élection présidentielle dans la Paix
Chers amis, le thème que je veux aborder avec vous, c’est le thème de l’élection présidentielle dans la paix. Comment faire pour que notre élection présidentielle, prévue pour octobre 2025, se fasse dans la paix ? Au niveau du Parti, on en a discuté longtemps et longtemps. Mais il est bon que je vous dise ce que nous en pensons et ce que j’en pense. C’est facile d’avoir des élections dans la paix. C’est facile. Mais c’est difficile aussi. Parce que, il y en a qui croient qu’ils ont la science infuse et le pouvoir de demeurer au pouvoir tant qu’ils le souhaitent. Mais, ça ne se passe pas comme ça.
La Démocratie : Un droit d’expression pour tous
Premièrement, il faut que vous sachiez, et il faut qu’eux aussi sachent, que quand on a créé le concept de démocratie dans la Grèce antique, ça voulait dire, premièrement, qu’on n’est pas d’accord sur tout. Que les êtres humains, dans l’agora, ne sont pas d’accord sur tout. Ils ne sont pas d’accord. C’est pourquoi on a créé la démocratie, c’est-à-dire des règles qui permettent à chacun de défendre son point de vue, sans être cloué au pilori. C’est ça.
La Liberté d’expression et la répression des voix dissidentes
Aujourd’hui, pendant que je vous parle, Pickass est devant le tribunal. Koua Justin est devant le tribunal. Gala Kole Bi est en prison. Effectivement, je peux en citer beaucoup. Mais dès que tu exprimes une idée qui est contraire à celle des détenteurs provisoires du pouvoir, il y a problème. Le Procureur fait un discours pour demander une prison à vie ou bien 20 ans. Nous tous, nous sommes condamnés à 20 ans. Ici, en Côte d’Ivoire, c’est le pays où il y a plus de 20 ans. On est condamné à 20 ans et on se promène. Non, ça, ce n’est pas la démocratie.
Les Conditions pour une élection paisible
Deuxièmement, il faut que les élections elles-mêmes soient organisées dans la clarté. C’est nous, Gbagbo et ses amis, qui avons réclamé depuis 1990 la création d’une commission électorale indépendante. Il y avait nous en Côte d’Ivoire, il y avait certains camarades dans d’autres pays africains. On a milité pour ça, pour que le Ministère de l’Intérieur n’organise plus les élections. Nous avons eu cette commission électorale indépendante en 2000, après la prise de pouvoir de Guéï Robert.
La nécessité d’une commission électorale indépendante
Troisièmement, il faut respecter ceux qui organisent les élections et ne pas les arrêter n’importe comment. Ce n’est pas le rôle d’un gouvernement ou de ses hommes d’arrêter ou de perturber les organes en charge de l’organisation des élections.
Le Respect des organes électoraux et de leur indépendance
Quatrièmement, il faut que les gens de la CEI eux-mêmes se rendent respectables. Cela veut dire que quand ils parlent, il faut qu’on sache qu’ils sont en train de parler comme des hommes qui sont au service de la Patrie et qui travaillent de façon juste pour que la nation s’en sorte.
L’Intégrité de la liste électorale et la lutte contre la fraude
La cinquième condition, ce sont les électeurs. Les gens qui tripatouillent la liste, on a des femmes qui sont les mamans des 500 enfants sur la liste électorale. Ça c’est possible ça ? Il y a des fraudes tellement grossières qu’elles font même honte. Ce n’est pas acceptable. La liste électorale doit être constituée uniquement des citoyens ivoiriens.
La Volonté de créer une élection juste et paisible
Si toutes ces conditions ne sont pas remplies, c’est difficile d’avoir la paix après une élection. C’est avant l’élection qu’on crée les conditions de la paix. Et non pas après. Je propose donc au régime, c’est-à-dire à ceux qui sont aujourd’hui momentanément au pouvoir, de prendre à bras-le-corps le sujet, de discuter avec tous ceux qui ont intérêt à des élections claires, justes et apaisées. C’est-à-dire avec nous-autres.
Appel à la vigilance et à la volonté collective pour une élection apaisée
Voilà ce que je suis venu vous dire. Aujourd’hui, les micmacs qui se font en haut lieu doivent cesser : il faut faire en sorte que celui-ci ne soit pas éligible, donc ne soit pas candidat. Il faut faire en sorte que celui-là ne soit pas candidat. Pourquoi vous vous fatiguez à faire des combines ? Il faut faire en sorte que tous ceux qui sont ivoiriens et qui veulent compétir, compétcompétition
Appel à la Paix et à l’équité
Monsieur Danon Djédjé et le Secrétaire Général, voilà le travail que je vous donne. Mettez les bouchées doubles aujourd’hui pour que les élections se déroulent normalement, dans des conditions de paix. Pour que les élections se déroulent normalement, dans des conditions de paix. Parce que toutes les règles auront été respectées. Et puis, il faut respecter la loi. Il faut respecter la loi.
Rappel des leçons de 2010 et de la nécessité de la Loi
Ce qui a amené les problèmes en 2010, c’est tout simplement que les gens ne voulaient pas respecter la loi. La Constitution dit que le seul juge électoral en matière d’élection présidentielle, c’est le Conseil Constitutionnel. Mais non, ça ne convenait pas à certains ici et à certains dehors. Ils ont pris le président du Conseil Constitutionnel pour lui faire faire une faute. C’est une deuxième faute.
Appel à la Paix et à la stabilité après les élections
Chers amis, c’est de ça que je suis venu vous dire. Veillons, battons-nous pour que les élections se fassent de façon juste pour que nous sortions avec un pays en paix. À vous chers camarades qui m’ont fait l’amitié de venir m’écouter, je vous remercie !
Afrikexpress.info