« Selon une étude réalisée 2014 par le PNUD, la seule ville d’Abidjan renferme 135 établissements humains informels avec plus d’un million d’habitants établis sur une superficie cumulée de plus de 5.000 hectares. Ces quartiers représentent environ 20% de la population totale de l’agglomération (soit 1 habitant sur 5 d’Abidjan) ». Le directeur de l’adressage, de la rénovation et de la restructuration urbaine, Alphonse N’guessan, a ainsi situé la problématique de la prolifération des quartiers précaires dans le district d’Abidjan. C’était à l’ouverture le mardi 14 mai dernier au Plateau, de l’atelier de restitution du rapport diagnostic et de la base de données des quartiers précaires, où il représentait le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme (MCLU).
Ainsi, selon Alphonse N’guessan, le gouvernement pour stopper la prolifération de ce phénomène, a initié des mesures qui favorisent l’intégration de ces zones dans le tissu urbain au lieu de les exclure. Au nombre de ces dispositions, la création au sein du MCLU, d’une direction dédiée à cette problématique. « Dans le cadre de ses attributions, cette direction a initié, avec l’appui de la Banque Mondiale, l’étude qui nous réunit pour faire le profilage des quartiers précaires d’Abidjan en perspective de la mise en place d’une politique nationale de restructuration des quartiers précaires », a-t-il indiqué.
Trois (3) jours durant, le Ministère en charge de l’Urbanisme, les partenaires techniques, les agences de développement, les collectivités territoriales, les organisations de société civile et autres participants de cet atelier travailleront à s’accorder sur une définition consensuelle de la notion de quartier ; faire un inventaire de l’ensemble des quartiers précaires d’Abidjan ; catégoriser lesdits quartiers ; réaliser un profil socio-économique des ménages dans lesdits quartiers. Aussi, de proposer des mesures appropriées pour la prise en charge in situ ou hors site en fonction de la catégorie de quartiers, assorties d’un calendrier et des modalités de mise en œuvre des mesures proposées ; choisir trois quartiers pour une opération pilote.
Pour M. N’guessan, l’importance de cette étude est de permettre de prendre des mesures d’accompagnement durables. « Il s’agit de faire un inventaire exhaustif de ces quartiers avant de prendre les mesures appropriées.(…) Pour arrêter une politique pour la gestion des quartiers précaires, il est nécessaire que nous ayons un profilage exact pour les décisions à prendre », a indiqué M. N’guessan.
Porte-parole des collectivités territoriales concernées, Mme Odette N’zi, adjointe au maire de Cocody, a salué l’initiative de cette étude qui permettra selon elle, de prendre des solutions durables à cette problématique. Parce qu’a-t-elle déploré : « Malgré toutes les mesures prises par le Gouvernement, la situation de nos populations vivant dans les quartiers précaires devient de plus en plus préoccupante ». Tout en soulignant la précarité des conditions de vie dans ces quartiers dont les conséquences sont entre autres « l’état sanitaire désastreux, les conditions hygiéniques lamentables, la pauvreté, etc ». A noter que ces travaux seront meublés de plusieurs exposés et ateliers thématiques par commune, du 14 au 16 mai 2024.
Georges Badiel