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« Une voix me disait de prier pour le président Ouattara. Ce qui m’a fait sursauter », (Simone Gbagbo)

Dans une interview, l’ancienne première Dame Simone Gbagbo, alors prisonnière à Odienné, révèle pourquoi,  en ce temps, elle s’est mise à prier pour Alassane Ouattara.

« J’ai expliqué à plusieurs reprises déjà que quand je suis arrivée à Odienné, le 22 avril 2011, j’étais très en colère contre le Président de la République.

 La situation dans laquelle nous nous trouvions, avec l’intervention d’autres personnes dans la crise, m’avait rendue amère. Je priais donc beaucoup pour pouvoir me ressourcer. Un jour, je faisais mes prières comme à l’accoutumée.

C’est ainsi qu’en ouvrant la Bible, je suis tombée sur le Psaume 72, un texte magnifique écrit à l’époque par Salomon qui venait d’être nommé roi d’Israël et qui s’est mis à prier en demandant à Dieu de tenir son règne. C’est un texte que j’avais pourtant lu à plusieurs reprises dans la Bible dont je maîtrise le contenu.

Mais pour cette fois-ci, la lecture du psaume a eu un effet sur moi. Je me suis même dit que j’aurais dû le lire à Laurent Gbagbo, Président de la République à cette époque, afin que sa gouvernance soit bonne et bénie par Dieu. Ce jour-là donc, j’ai entendu une voix me disant de prier pour le Président de la République Alassane Ouattara. Ce qui m’a fait sursauter.

Je me disais que c’est impossible de prier pour lui. Et la voix insistait. A mon corps défendant, j’ai commencé à faire la prière. Mais le cœur n’y était pas. Ma bouche disait une chose que mon cœur ne croyait pas ou n’acceptait pas. Mais j’ai continué à lire le texte comme une prière qu’on adresse à Dieu.

A partir du 3e jour, mon cœur devenait léger. Je commençais à ressentir moins d’animosité, moins d’aigreur, moins de colère en moi. J’ai donc persisté dans cette prière de jour comme de nuit.

Au 7e jour, mon cœur a commencé véritablement à épouser les paroles de ce psaume. Les sentiments de colère, d’aigreur, d’amertume se sont dissipés en moi. Ce texte, en réalité, m’a guérie en extirpant toute la souffrance qui était en moi.

Ce qui m’a permis de vivre à Odienné durant 3 ans et demi. Les visiteurs étaient étonnés de me voir en joie. Les éléments des forces de l’ordre qui étaient commis à ma surveillance étaient surpris de ma transformation.

Nos relations se sont normalisées au point qu’ils venaient s’adresser à moi quand ils avaient des besoins et des problèmes. Je partageais aussi avec eux les vivres ou les cadeaux que les gens de chez moi ou des proches m’apportaient ».

Elle a toutefois précisé qu’elle n’est  pas du tout en contact avec l’actuel Chef d’Etat. « Je n’ai aucune relation avec lui ».

Bintou Sanogo