Ce samedi 7 juin 2025, à Petit Bassam dans la commune de Port-Bouët, l’ancien président Laurent Gbagbo a galvanisé ses partisans lors d’un grand meeting organisé dans le cadre de l’opération « Côcôcô ». Face à une foule acquise à sa cause, le leader du PPA-CI n’a pas mâché ses mots contre une éventuelle candidature du président Alassane Ouattara à un quatrième mandat.
Dans un ton à la fois ferme et moqueur, Gbagbo a ouvertement fustigé ceux qui, selon lui, tentent de manipuler la Constitution pour se maintenir au pouvoir. « Ceux qui s’oublient là. Il faut qu’ils se souviennent que ce sont eux qui sont inéligibles. En restant strictement sur la lecture de la Constitution. Elle dit qu’un citoyen ne peut faire que deux mandats. Tu veux faire ton quatrième mandat ? Est-ce que c’est vrai ça ? Ou bien est-ce que j’ai mal entendu ? Ah. Ah !!! Trois, ce n’est pas un peu trop, là ? »
L’ancien chef de l’État est revenu sur les justifications avancées en 2020 pour le troisième mandat d’Alassane Ouattara, notamment la disparition brutale du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui était alors désigné comme dauphin. « Tu viens et le troisième mandat, tu dis que ton candidat est décédé, Amadou Gon Coulibaly. Donc vraiment, ça te fait pitié. Tu ne pouvais pas faire autrement. Aujourd’hui, Amadou Gon Coulibaly est encore décédé ? »
Il a poursuivi avec ironie : « Parce que c’était le prétexte pour le troisième mandat. Ah oui, j’avais laissé la candidature à un jeune, mais la mort me l’a arrachée. Comme si au RDR, il n’y avait pas d’autres candidats. Donc, faisons attention. »
Laurent Gbagbo a ensuite mis en garde ses adversaires politiques contre toute tentative de récidive : « Voilà ce que je voulais dire à nos amis. Que maintenant, on sera intransigeants. Il n’y a pas de quatrième mandat. Parce qu’Amadou Gon Coulibaly n’est pas mort. Il n’est pas mort. Amadou Gon Coulibaly n’est pas mort de nouveau. C’est ça. »
Condamnant toute modification opportuniste de la loi fondamentale, il a ajouté : « Donc, il n’y a pas de quatrième mandat. Et il n’y a pas de droit foiré. Donc, si c’est ça, chaque un an et demi, tu fais une nouvelle constitution, et puis tu dis, oui, selon la nouvelle constitution-là, j’ai droit encore à un mandat. Et puis, après, tu fais encore… Non. Non, non, non, non, non. J’ai vu beaucoup de choses, mais je n’avais pas encore vu ça. »
Enfin, devant une assistance conquise, Gbagbo a conclu son adresse en ces termes : « Chers amis, chers amis, je vous salue. Vous qui êtes venus nous accompagner, je vous salue. Chers amis, je vous salue. On se battra jusqu’au bout. Entre Alassane Ouattara et moi, qui est vieux ? Donc, je suis venu vous dire que celui qui est candidat pour un quatrième mandat, il n’est pas candidat. Il n’est pas candidat. Et lui, celui qui est candidat pour un quatrième mandat, il n’a qu’à savoir que nous ferons tout pour qu’il ne soit pas candidat. »
Bintou Sanogo