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Dénonciations contre le Conseil d’État après l’annulation des municipales à Tiassalé: Assalé Tiémoko rattrapé par son passé

Les élections municipales seront reprises dans la commune de Tiassalé dans un délai de trois (03) mois. Ainsi en ont décidé les juges du Conseil d’Etat, qui ont statué, le jeudi 5 octobre 2023, sur le requête en annulation des résultats du scrutin du 02 septembre dernier, introduite par le candidat du RHDP, Alpha Sanogo.

Depuis quelques jours, l’attention de l’opinion nationale est régulièrement interpellée sur la décision du Conseil d’Etat d’annuler les élections municipales du 2 septembre dernier à Tiassalé et qui donnaient vainqueur le maire sortant, Antoine Assalé Tiémoko, avec 4744 des suffrages exprimés, soit, 52,21%, contre 3814 voix, soit 41,97 % pour son principal adversaire du RHDP, Alpha Sanogo.

A noter qu’à l’instar de Tiassalé, les élections seront reprises dans d’autres circonscriptions électorales comme San Pedro, Ferkessédougou, Oumé et autres où les élections ont également été annulées pour plusieurs raisons qui ont sérieusement entaché la sincérité des votes.

Curieusement, c’est le cas de Tiassalé qui est constamment mis en avant par le député Assalé Tiémoko qui ne cesse de mettre en doute la crédibilité des juges du Conseil d’Etat ; convaincu qu’il est, qu’un système serait mis en place par le pouvoir afin de le broyer politiquement « en lui arrachant toute légitimité de parler au nom du peuple » qu’il prétend défendre (sic).

Une attitude victimaire qui vise à s’attirer la sympathie du public et à susciter en l’opinion, un sentiment de rejet vis-à-vis du candidat du RHDP. Si cette stratégie lui a été profitable lors du scrutin du 2 septembre, il importe de rétablir la vérité avant le second tour des élections municipales.

En effet, candidat pour la première fois à une élection en 2016, Assalé Tiémoko avait déposé auprès du Conseil constitutionnel d’alors, un recours en annulation de l’élection à l’Assemblée nationale de la candidate Boni Tanoh N’Guessan Noëlle Marie épouse Ekponon qui l’avait battu de 3007 voix contre 2908 voix pour lui.

Mais les juges avaient déclaré sa requête mal fondée avant de la rejeter. N’empêche ! En 2018, l’ancien président de la Mutuelle de développement de Koyekro refait surface en se portant candidat indépendant à la mairie de Tiassalé contre le maire sortant d’alors, feu Sylla SOUALIHO, tête de la liste parrainée par le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP).

Au terme des élections municipales du 13 octobre 2018, la Commission Electorale Indépendante déclare élue, la liste indépendante conduite par monsieur ASSALE Tiémoko Antoine, avec 2.447 voix, soit 37,79 % des suffrages exprimés, contre 1.406 voix, soit 21,71 % des suffrages exprimés pour le RHDP.

Aussitôt, le maire sortant Sylla SOUALIHO saisit la Chambre administrative de la Cour suprême où il dépose un recours en annulation de ladite élection aux motifs que des irrégularités avient été constatées.

Mais la Chambre administrative de la Cour suprême, alors présidée par l’éminent juge Pierre Claver Kobo, va déclarer ‘’mal fondée’’ et ‘’rejetée’’, la requête du candidat du RHDP, confirmant ainsi l’élection à la mairie de Tiassalé, de l’indépendant Assalé Tiémoko dont le premier mandat vient de prendre fin avec les élections municipales du 2 septembre 2023.

A cette époque, la justice semblait avoir dit le droit puisque la décision était en sa faveur. Il y a donc, aujourd’hui où ces mêmes juges désormais réunis au Conseil d’Etat, ont décidé de l’annulation du scrutin du 2 septembre à Tiassalé, pour que le maire sortant rue dans les brancards, se disant victime d’une injustice.

« Depuis le 21 septembre, je savais par des sources introduites, que la décision avait été prise d’annuler, sans raisons, l’élection municipale à Tiassalé (…) Le 25 septembre, j’ai fait une publication ayant pour titre « Tiassalé, le complot se poursuit ». Dans cette publication disponible encore sur cette page, il y avait le passage suivant : « ces gens qui trônent à des postes au sommet de l’Etat et qui voient désormais en moi leur « pire ennemi », ne me pardonnent pas le rôle que j’ai eu aux côtés des Ivoiriens pendant la crise de la data », ne cesse de maugréer Assalé Tiémoko.

Puis de renchérir : « Exécutants et commanditaires de ce complot estiment que ma victoire dans les urnes aux municipales à Tiassalé, malgré tout ce qu’ils ont mis en œuvre, me donne désormais trop de légitimité politique et qu’il faut tout mettre en œuvre pour changer la donne (…) Ils ont donc annulé l’élection à Tiassalé».

Une attitude peu respectueuse des institutions judiciaires, surtout venant de la part d’un homme politique qui s’entrevoit un destin national après sa gestion mitigée de la mairie de Tiassalé.

Crier victoire lorsque les décisions de justice sont à notre avantage mais détecter un « complot » lorsque ces décisions sont à notre détriment, cela n’est pas digne, surtout quand on se fait passer pour un chantre de la démocratie ou le justicier des temps modernes.

Quoi qu’il en soit, entre le « faux modèle » acrimonieux et le « mauvais perdant » respectueux des institutions de l’Etat, le peuple sait désormais à qui confier son destin. Ne dit-on pas qu’entre la peste et le choléra, il faut choisir le moindre mal ?

BS