Afrikexpress-Il y a 45 ans, le 9 juin 1977, la nouvelle de la catastrophe du « pacha club », traversait la Côte d’Ivoire telle une onde de choc. Jamais de mémoire d’Ivoirien, on n’avait enregistré pour un incendie, un bilan aussi lourd .
On dénombre 42 victimes dont 17 femmes et 25 hommes de 8 nationalités différentes. 27 français, 3 Suisses, 3 Libanais, 3 Ivoiriens, 2 Anglais, 2 Norvégiens, 1 italien et 1 Allemand.
Ce 8 juin 1977, comme tous les jeudis soir, le « pacha club » situé dans le centre commercial Nour Al Hayat du Plateau est archi-comble. Des clients peinent à trouver une place pour s’assoir. Aux environs de 1 h 20 du matin, une petite fumée blanche commence à envahir l’entrée principale de la boîte de nuit. Certains clients inquiets ont questionné les serveurs qui leur ont répondu que ce n’était rien de grave. Dix minutes plus tard, la fumée et le feu commencent à se propager.
C’est la panique, certains réussissent à s’enfuir par l’issue de secours située derrière le bar quand d’autres sont rattrapés par la fumée et les flammes. Au même moment, des clients faisaient des allers et retours dans la boîte pour en sauver d’autres à l’image de M. Marc André, l’un des gérants du night-club. Arrivés quelques minutes après le début, les pompiers ont pris deux heures pour circonscrire l’incendie de cet établissement construit avec de la moquette, du bois, des matières synthétiques, de la mousse, des tapis, autant de matériaux inflammables utilisés au mépris de toutes les règles de sécurité.
Une soixantaine de clients ont pu se sauver, 32 sont calcinés et 10 asphyxiés. Dans la liste des victimes, on retrouve le nom de Kacou André Marc 21 ans, le troisième enfant de l’ancien ministre Alcide Kacou. Son corps est retrouvé à côté de celui d’Olga Sarrazin, son amie.
La compagnie air Afrique a payé un lourd tribut à ce drame. Un cadre et la secrétaire de la direction commerciale ont péri dans ce sinistre. Ainsi que Olga Sarrazin, citée plus haut, la fille de Carole Sarrazin, une employée à la réservation. La plus jeune victime à 16 ans, elle est Française, elle s’appelle Débraban Michelle.
Son frère Edgar Débraban avec qui elle était dans le club était dehors, ne voyant pas sa sœur il a bravé le feu et est entré de nouveau dans le bar, mais n’est plus ressorti. Mme Débraban, leur mère n’a pas supporté la perte de ses deux enfants, elle s’est donnée la mort quelques temps après. La pauvre dame avait perdu son mari dans un accident de la route plusieurs mois auparavant..
Ce drame aurait pu être évité, si le décret en matière de législation des établissements de nuit, datant du 20 juillet 1956, avait été scrupuleusement respecté. Une semaine après le drame, le gouvernement met en place une commission pour contrôler les 89 boites de nuit d’Abidjan. Elle va en fermer 25 qui ne répondaient pas aux critères de sécurité.
Ecrit par Fabien Habib Bosson pour Houphouetology.
Photo d’illustration: Olga Sarrazin. Une pensée pieuse pour toutes les victimes