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Adjoumani parle à Thiam : « Attention, vous avez fait tomber une goutte d’eau de trop à Aboisso » »

AFRIKEXPRESS-Kobenan Kouassi Adjoumani, Porte-parole principal du RHDP, réagit vivement aux récentes déclarations de M. Tidjane Thiam, Président du PDCI-RDA, qui, selon lui, a franchi une ligne en utilisant une métaphore offensante pour critiquer le Président Alassane Ouattara.

Adjoumani questionne la sincérité et l’opportunisme de Thiam, en soulignant les incohérences de son discours et son retour en Côte d’Ivoire après plusieurs années d’absence. Il met en garde contre des critiques excessives et annonce une réponse ferme des partisans du Président Ouattara.

Ci-dessous sa déclaration !

Cela fait exactement un an jour pour jour que j’avais été mandaté par mon parti, le RHDP, pour le représenter au congrès du PDCI-RDA qui avait vu l’élection de M. Tidjane Thiam à la tête de cette formation politique, en décembre 2023.

Après avoir écouté les allocutions d’ouverture, je n’avais pas manqué d’interpeller le PDCI-RDA sur l’orientation et la teneur délibérément belliqueuse et déplacée du Président par intérim M. Cowpli Boni. J’avais notamment indiqué que le PDCI-RDA se devrait de changer de logiciel et militer dans le sens d’une opposition plus responsable et constructive, en cohérence avec son glorieux passé incarné par un homme d’Etat d’exception, le Président Félix Houphouët-Boigny, notre référent politique à tous.

Cet appel semblait avoir été entendu par M. Tidjane Thiam qui avait alors réalisé une « short video » pour rectifier le tir et apaiser la situation. Quelques mois plus tard, le lundi 11 mars 2024, au sortir d’une audience que le Président de la République, SEM Alassane OUATTARA, avait accordé aux dirigeants du PDCI, le nouveau Président Tidjane Thiam avait tenu des propos plutôt rassurants pour l’avenir.

Faisant en effet preuve d’une certaine humilité, il avait publiquement déclaré qu’il était « venu prendre des conseils auprès du Président Alassane OUATTARA et lui présenter ses respects », pour le travail important qu’il effectue à la tête de la Côte d’Ivoire. Puis d’ajouter qu’il partage entièrement avec feu le Président Bédié et le Président Alassane OUATTARA, les mêmes valeurs et la vision de paix, de progrès et de dialogue prônée par le Père-Fondateur Félix Houphouët-Boigny.

Depuis lors, je me suis personnellement installé dans une posture d’observateur pour scruter les premiers pas du nouveau dirigeant du PDCI-RDA. Et si aujourd’hui j’ai décidé de réagir, en dehors des tribunes officielles du RHDP, c’est qu’il y a une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Cette goutte d’eau de trop est venue d’Aboisso où le « nouveau messie du PDCI » organisait la fête de son premier anniversaire à la tête de son parti.

M. Tidjane Thiam, à travers une ironie de mauvais goût et du reste mal inspirée, a tenté d’exposer le Président de la République aux railleries des militants du PDCI, en le présentant comme un époux, marié à « une femme depuis 14 ans et qui commence à manquer d’égard pour cette dernière. Lorsque celle-ci se plaint, il la bât et tente de lui faire comprendre qu’elle devrait plutôt s’estimer heureuse de vivre dans une maison où on refait la peinture chaque année. »

Rapportée au Président de la République cette métaphore résonne faux dans la mesure où les états de service du Chef de l’Etat sont reconnus de tous. Cette image que M. Tidjane Thiam tente de projeter est offensante, à la limite méprisante.
Sans risquer de se discréditer soi-même, M. Thiam ne peut pas déclarer les jours pairs que le Président Alassane OUATTARA, selon ses propres termes, fait un travail exceptionnel, qu’il prend conseils auprès de lui, qu’il est allé lui présenter ses respects, ou encore qu’il est dans la vision du Père-Fondateur, en prônant le dialogue, la paix et le développement inclusif, et tenter de démontrer le contraire, les jours impairs.

Je voudrais interpeller M. Tidjane Thiam et lui dire que si c’est la nouvelle direction qu’il a décidé de prendre, nous allons l’y accompagner, et nous allons ensemble danser au son du zoblazo politique avec lui et le PDCI.
Les pas de danse qu’il a effectués à Aboisso ne sont d’ailleurs pas assurés et n’avaient rien à voir avec le zoblazo original. Mais passons !
Il me plaît, à ce stade de mon propos, de poser quelques questions de bon sens au nouveau président du PDCI.

Premièrement, M. Tidjane Thiam serait-il revenu en Côte d’Ivoire si notre pays n’avait pas encore fini de gérer les conséquences du coup d’Etat de 1999, qui l’avait contraint à prendre la clef des champs pour se réfugier dans un endroit plus paisible et observer de loin ses « frères et sœurs »  ivoiriens « s’entretuer » ?
Ou encore, y serait-il retourné si nous n’avions pas encore fini avec la crise de 2002, ou les turbulences politiques de 2010 et 2020 ?

Autrement dit, M. Tidjane Thiam aurait-il été persécuté par cette soudaine envie ravageuse de diriger la Côte d’Ivoire, si ce pays n’avait pas été repris en main et totalement transformé par le Président Alassane OUATTARA, pour présenter aujourd’hui l’image d’un pays métamorphosé, respecté et envié de tous ?
Deuxièmement, M. Tidjane Thiam aurait-il tenté d’opérer un come-back en Côte d’Ivoire, si son aventure professionnelle n’avait pas été écourtée par une fin brutale et controversée ?

Il suffit en effet de se poser ces quelques questions de bon sens pour comprendre à quel point ce qui se passe sous nos yeux est révélateur d’un opportunisme blessant et insupportable pour certaines consciences.
Quelqu’un qui a un amour profond pour son pays peut-il l’abandonner durant près d’un quart de siècle et y revenir pour prétendre, dès son retour, occuper la fonction la plus haute et la plus prestigieuse ?

Autrement dit, si la situation qui prévalait dans le pays, lors de son départ en exil s’était empirée, il est fort à parier qu’il ne lui serait jamais venu à l’idée de revenir en Côte d’Ivoire, pour prétendre y jouer les premiers rôles.
A M. Thiam qui pense séduire son auditoire à travers cette ironie débridée, voici la vraie métaphore que je voudrais lui opposer.
Il s’agit de l’histoire d’ « un fils de la lignée royale qui occupait l’une des plus importantes fonctions au sein du royaume et qui avait pris ses jambes à son cou dès que le royaume avait été attaqué. Il courait tellement vite qu’il alla se réfugier dans un royaume lointain, situé à plus de 6000 km de sa terre natale.

 

Là-bas, il avait recommencé une nouvelle vie, coupant tout lien avec ses parents et ses compatriotes. Avec ses nouvelles fonctions, il se paya même le luxe de s’offrir une nouvelle nationalité. Vingt-cinq ans après, il apprit que l’ancien roi déchu, devenu le chef de leur famille, avrait tiré sa révérence. Il rentra alors au royaume, il usa de tous les moyens pour écarter du trône familial tous ceux qui avaient fait preuve de courage et de loyauté en gardant la famille intacte. Quand il vint, il trouva que le royaume avait complètement changé et qu’il était désormais dirigé par un grand chef, dont la planète entière chantait les mérites et les prouesses.

 

Foncièrement jaloux, le prétendu fils prodige entreprit par tout moyen de le dénigrer et de tenter de démontrer que les populations qui vivaient dans le royaume et qu’il avait dû abandonner durant un quart de siècle vivaient simplement mal du fait du nouveau chef, espérant trouver là une faille pour se projeter lui-même comme le nouvel homme providentiel. »

Fin de la petite histoire.
A l’image de cette réplique, M. Thiam devra désormais s’attendre à une réplique vigoureuse de la part des partisans du Président Alassane OUATTARA, chaque fois qu’il s’en prendra au Président de la République. Avoir des ambitions est tout à fait légitime, critiquer en politique est tout à fait normal. Mais attention à ne pas franchir la ligne rouge. A bon entendeur, salut !

KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI
PORTE-PAROLE PRINCIPAL DU RHDP

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