Koumassi, 17 juin 2025 — C’est un nouvel épisode dans le bras de fer qui oppose le restaurant Titanic aux responsables du projet d’aménagement de l’échangeur du grand carrefour de Koumassi. Dans un courrier adressé à notre rédaction, ZORKOT Mohamad, Directeur Général de l’établissement situé côté Marcory, exprime son désarroi face à la décision du Millennium Challenge Account (MCA) de mettre un terme à toute procédure d’indemnisation, en dépit des preuves qu’il dit avoir réunies.
Depuis le lancement des travaux le 11 janvier 2024, l’opérateur économique affirme que son restaurant a été gravement impacté : accès principal bloqué, voie secondaire souvent obstruée, chute de fréquentation, nuisances sonores, poussière et détérioration générale du cadre de travail. Des perturbations qui auraient entraîné une perte quasi totale de son chiffre d’affaires, affectant également la santé de son personnel et de sa famille qui y loge.
Face à cette situation, ZORKOT dit avoir multiplié les démarches : constat d’huissier, intervention d’un commissaire de justice et médiation de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme. Ces actions auraient permis d’aboutir, en août 2024, à un accord à l’amiable prévoyant un dédommagement de 300 millions de FCFA, ramené ensuite à 150 millions. Mais au moment du recensement officiel, un document avec un délai déjà expiré lui aurait été présenté. Il affirme l’avoir signé sous réserve.
Contre toute attente, une note officielle du MCA-Côte d’Ivoire, datée du 17 juin 2025, vient clore brutalement le dossier. Dans ce document dont notre rédaction a obtenu copie, les responsables du programme déclarent n’avoir pris aucun engagement formel et annoncent la fin définitive de toute procédure d’indemnisation.
ZORKOT, dans son courrier, ne cache pas sa colère : « Malgré les constats techniques, les échanges documentés, les preuves matérielles, je découvre aujourd’hui que tout est balayé d’un revers de main. » Il en appelle à l’arbitrage des autorités nationales, évoquant une « détresse économique et humaine ».
Avec la position désormais ferme du MCA et l’absence de nouvelles voies de recours, l’affaire Titanic semble désormais close… du moins sur le plan administratif. Mais pour ZORKOT Mohamad, elle reste ouverte sur un plan humain, celui de la survie d’un entrepreneur face à un chantier qui, selon ses mots, « l’a littéralement enseveli ».
Kossonou