Lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 19 juin 2025 au Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan Cocody, Vincent Toh Bi Irié, ancien préfet et candidat déclaré à l’élection présidentielle, a pris la parole pour exprimer des inquiétudes concernant le système de parrainage exigé pour la validation des candidatures. Devant la presse nationale et internationale, il a affirmé que ce mécanisme constitue un frein sérieux à la participation démocratique en Côte d’Ivoire.
Selon lui, le parrainage, tel qu’introduit par ordonnance en avril 2020 et récemment modifié en mai 2025, soulève de nombreuses difficultés. D’un point de vue technique, il a souligné les limites d’un dispositif entièrement manuel qui repose sur la collecte, la transcription et la vérification de milliers de fiches. Un processus, selon lui, propice aux erreurs et au manque de transparence, car seul l’organe électoral dispose des moyens de vérification. Il s’interroge dès lors sur les recours possibles pour les candidats lésés par des croisements de données potentiellement biaisés.
Vincent Toh Bi a dénoncé les réalités sociologiques et politiques qui compliquent l’accès aux parrainages dans certaines régions. Dans un pays encore marqué par les clivages ethniques et des appartenances politiques rigides, certains candidats peuvent être empêchés d’accéder à des localités ou à des villages en raison de mots d’ordre locaux, .
Évoquant l’histoire douloureuse du pays, notamment les violences électorales de 2010-2011, il a estimé que la question sécuritaire reste centrale. Pour lui, le parrainage pourrait raviver des tensions en réactivant les antagonismes politiques, dans un contexte où de nombreuses familles restent marquées par les traumatismes du passé.
Le candidat a attiré l’attention sur la perception confuse qu’ont certains citoyens du parrainage. Beaucoup considèrent cet acte comme un vote anticipé ou une reconnaissance de la « présidentiabilité » d’un candidat, ce qui les conduit à parrainer plusieurs personnalités à la fois. Or, cette démarche invalide leur parrainage et pénalise les candidats concernés. En l’absence d’un système informatique fiable pour éviter les doublons, ce sont des candidatures entières qui risquent d’être écartées.
Vincent Toh Bi a exprimé des doutes sur la fiabilité et la confidentialité du processus, estimant que le parrainage, dans sa forme actuelle, ne garantit ni l’équité ni la transparence. Il a conclu en appelant à une révision profonde du dispositif, pour préserver l’ouverture démocratique et assurer un scrutin inclusif. Pour lui, la démocratie ivoirienne mérite un cadre électoral juste, accessible et respectueux des droits de tous les candidats.
Pour terminer,il a planté pour des élections inclusives gage de paix et de stabilité.
Kossonou