Accueil CULTURE Ange Gode : Le nouveau griot du Loh-Djiboua frappe fort

Ange Gode : Le nouveau griot du Loh-Djiboua frappe fort

AFRIKEXPRESS-Dans la grande marmite musicale du Loh-Djiboua, où mijotent tradition et grandiloquence intellectuelle, émerge un jeune parolier au verbe affuté : Gode Ange . Pas un amuseur public. Non. Un éveilleur de consciences en pleine crise d’insomnie collective.

 

Son prochain album, dont on a eu la primeur (et la claque émotionnelle), s’annonce comme un festin où les mots et les maux du peuple dida sont servis à la louche. Attention, ici, pas de menu enfant : chaque titre vous gifle l’âme avec la délicatesse d’un buffle en colère. La galette en question, fait frissonner jusqu’aux esprits les plus endormis.

 

Ange Gode n’est pas juste un chanteur. C’est un prophète des temps modernes, un chirurgien des âmes perdues. Chaque phrase est un scalpel qui tranche dans le vif de l’inconscience populaire.

 

Il parle du Dida d’aujourd’hui, exsangue, et de celui de demain, espéré, si toutefois demain ne se vend pas au marché noir comme une vieille paire de babouches.

 

Car oui, tenez-vous bien, le fils de la parole,Godé attaque frontalement ce fléau : la vente de la terre ancestrale. Pour lui, vendre la terre, c’est vendre son âme. Et accessoirement, un aller simple pour la déchéance identitaire.

 

Refusant de voir son peuple brader ce que même les termites respectent, l’artiste exhorte la nouvelle génération à ne pas imiter les marchands du temple d’hier. Ceux-là mêmes qui, au lieu de transmettre l’héritage, l’ont mis aux enchères.

 

On a trébuché hier, rappelle-t-il. Pas question de tomber en vrac demain.

 

Bref, cet album s’annonce aussi doux qu’un uppercut. Sa sortie imminente promet de secouer le tradi-moderne ivoirien comme une tornade dans un champ de manioc.

À vos oreilles, bientôt.