L’ambassadeur de la République Islamique d’Iran en Côte d’Ivoire, le Dr Amir Hossein Nik Bin, a animé un point de presse le vendredi au siège de l’ambassade à Cocody. Face aux journalistes ivoiriens, il a dénoncé ce qu’il qualifie d’agression militaire directe d’Israël contre l’Iran, survenue le 13 juin dernier, et qui aurait causé d’importants dégâts humains et matériels. « Cette attaque constitue une violation flagrante de la souveraineté iranienne. Des commandants militaires, des professeurs d’université, et même des civils ont été tués dans leur sommeil », a déclaré d’entrée l’ambassadeur iranien.
Selon le diplomate, cette offensive a eu lieu en pleine période de négociations diplomatiques entre l’Iran et les États-Unis. Un contexte que l’Ambassadeur considère comme révélateur des intentions du régime israélien : « Ces frappes visaient clairement à saboter tout processus de paix. Elles sont une tentative délibérée d’envenimer les efforts de résolution pacifique entre l’Iran et ses interlocuteurs internationaux », a-t-il accusé.
Le diplomate a attiré l’attention sur des cibles jugées particulièrement sensibles. « Nos installations nucléaires pacifiques, pourtant inspectées régulièrement par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), ont été attaquées. Cela constitue une menace planétaire pour l’environnement et la sécurité humaine », a-t-il alerté.
Parmi les infrastructures touchées, il a mentionné la raffinerie d’Assaluyeh, située dans le Golfe Persique. Une cible stratégique dont l’attaque pourrait, selon lui, « déstabiliser toute l’économie énergétique régionale et mondiale ».
Le Dr Nik Bin a accusé Israël d’entretenir un double discours sur la question nucléaire : « Le régime sioniste prétend vouloir empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire, alors même qu’il refuse de signer les principaux traités internationaux, tels que le Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP) ou la convention sur l’interdiction des armes chimiques et biologiques. L’Iran, quant à lui, est signataire de tous ces textes », a-t-il affirmé.
Il a mis en cause le soutien de certains pays occidentaux, notamment les États-Unis, qu’il accuse de complicité silencieuse : « Malgré leurs démentis, certaines déclarations de l’ex-président Donald Trump trahissent une implication tacite. Il est temps que la communauté internationale ouvre les yeux », a-t-il insisté.
Le représentant iranien a réaffirmé le droit de l’Iran à se défendre : « Le droit de l’autodéfense est légitime, légal et inhérent à toute nation. Tant que ces attaques se poursuivent, nous répondrons avec fermeté », a-t-il martelé.Il a évoqué l’attaque contre la télévision nationale iranienne, survenue le même jour, qui aurait fait des morts et blessés parmi de jeunes journalistes. « S’attaquer à des journalistes, c’est s’attaquer à la vérité elle-même. Ce crime a été unanimement condamné par la presse internationale », a conclu le Dr Nik Bin, visiblement ému.
Kossonou